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Description de Dahikar
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Description de Dahikar• Dim 22 Oct - 17:52
Description de Dahikar Meiko_10

On m’a demandé de vous enregistrer une bande pour parler des régions de Replicare. Je vais d’abord me présenter moi. Je m’appelle Meiko, guide du Secteur 9 et la vôtre sur cette section. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je dois vous rappeler ce qui définit les frontières de nos provinces.

Nous ne traçons pas de trait sur une carte pour délimiter les territoires provinciaux. Nos têtes pensantes ont déterminé que cela ne ferait que renforcer l’animosité entre voisins et que, tôt ou tard, des guerres d’influence allaient nous diviser. Il fallait un élément incontrôlable par notre société pour répartir les terres de façon juste, à défaut d’équitable. Les frontières sont donc déterminées par les biomes, des sortes de climats dominants.  

Nous avons le dévasté pour Archan, avec sa pollution, son terrain plat et sa stérilité. Le tempéré pour Vall, avec ses collines, sa verdure et sa grande habitabilité. Le tropical pour San Antonia, avec sa jungle, ses marais et ses pluies torrentielles. Le polaire pour Qulleqipok, avec ses étendues neigeuses, ses montagnes et ses lacs gelés. L'insulaire pour Mice, avec ses îles, son humidité et les aléas que le Voile exerce sur elles. Le Voile ne possède pas de définition autre que la corruption. C’est un biome de mort.

Description de Dahikar Img_1710


Dahikar (province)

Dahikar est la province la plus vaste du continent et se reconnaît aisément à sa végétation asséchée ou clairsemée sur de la terre de roche ou de poussière. Vous pourrez y accéder principalement par le train en provenance de Magmirac ou une des nombreuses routes avoisinant la voie ferrée. Il est même possible de s'y rendre par aéronef ou moto grâce aux quelques routes entretenues pour assurer la fluidité du trafic. Les pilotes en apprécient les longues lignes droites menant jusqu'à Tuulu, la capitale située en Apotropée. La plupart des victoriens ne connaissent d'ailleurs que les convois commerciaux et principales escales touristiques, pour la simple et bonne raison qu'il est plus facile de passer ses vacances à Dahikar que d'y vivre. Pour qui est natif de la région, à fortiori loin des zones urbanisées, l'endroit est de loin le plus rude de tout Replicare.

Même dans les régions les plus clémentes, comme Hayatasi et Satio, le soleil tape fort et il n'est pas facile de trouver des sources naturelles d'eau. La plupart des bassins sont à disposition des éleveurs nomades désirant rafraîchir leur troupeau sur la route des marchés aux bêtes. Chevaux, chèvres et camélidés sont courants et très appréciés pour leur viande, ainsi que leur lait. Il n'est pas rare de croiser des animaux plus exotiques encore que des dromadaires, comme des bêtes terriblement dangereuses à l'état sauvage et que les dahikari parviennent à dresser. Si vous croisez un lion ailé ou un cheval à tête d'aigle, il vient forcément de la faune de Dahikar, où la plupart du territoire demeure soit trop dangereux à explorer, soit impossible à vivre, avec ou sans mauvaises rencontres.

Car la terre sèche et craquelée du désert connu laisse bien vite place à des plaines de dunes en constant mouvement. Les températures y varient de plusieurs dizaines de degrés entre le jour et la nuit et bien peu de végétation y pousse. Quant à ce qui s'en nourrit, il est soit massif et habitué à défendre son cuir, soit petit et gorgé de venin. L'absence de repères distincts, la lumière éblouissante et les dangers de la faune ou des tempêtes de sable rend Dahikar très pénible à l'exploration. Toutefois, les plus chevronnés des guides ou groupes nomades sont capables d'estimer leur position uniquement en observant les variations de plantes qu'ils croisent. Mieux encore, ils savent quand il faut contourner un grand vide qui ne semble pas différent des autres plaines de silence. Plusieurs régions de Dahikar sont mortelles à tout humain ou métahumain déambulant dans une zone de mort. Personne n'en connaît les causes précises, mais beaucoup d'éclaireurs s'échinent à délimiter et à baliser les endroits à éviter à tout prix.

Les limites du Sud et de L'Est continrent de se repousser, pas à pas. Comme pour San Antonia, le Sud de Dahikar est encore gouverné par des monstres bien trop difficiles à affronter. Les aéronefs veillent à rebrousser chemin quand ils perçoivent des creux dans le sable caractéristique des scorpions géants, en particulier ceux qui peuvent projeter une solution toxique et brûlante avec leurs queues. À l'Est, peu d'animaux survivent et pour cause : le désert de sable laisse place à une terre de sel, où ni eau ni organismes ne peuvent survivre. Il est déjà très difficile d'arriver à cette partie du désert et personne n'a encore pu traverser le sel pour découvrir ce qu'il y a plus loin. Les efforts sont toutefois maintenus, car, bien qu'horriblement dangereux, Dahikar offre les points les plus éloignés du Mur, et donc du Voile qu'il contient. Certains pensent même que l'avenir des victoriens est dans cette province. Et de fait, malgré le florilège de dangers endémiques, très peu contiennent des traces de corruption du Voile. C'est d'autant plus étonnant que les archéologues soutiennent l'idée que le Voile était autrefois présent à Dahikar. Quoi qu'il se soit produit, cette zone de mort semble autant hostile au Voile qu'à ses proies.

Sur le plan culturel, le peuple dahikari est perçu comme fier, voire hautain, mais extrêmement respectueux envers quiconque gagne leur confiance. Je les qualifierais de prudents, conscients de l'importance de la hiérarchie et de veiller à ce que chacun accomplisse sa part. Cela ne les préserve pas pour autant d'être chaleureux ou amateurs de loisirs. Les marchands jouent merveilleusement le jeu de la séduction des étrangers pour les pousser à la dépense ou faire honneur à leur envie de promouvoir la beauté et la richesse de Dahikar. En effet, penser qu'il n'y a que des déserts à voir est une lourde erreur.

De nombreux villages sont habitués à l'accueil d'étrangers et vous pourrez goûter de la vraie viande et diverses semoules chez vos hôtes. Les tablettes nutritives d'Archan sont également monnaie courante et parfois utilisées en biscuits pour les thés sucrés et très chauds qui circulent partout. Comme à Jamalila, Dahikar est une bonne région pour trouver un travail facilement et sans questions sur votre passé. Pour peu que vous soyez efficace au travail, vous pourrez survivre en groupe en vous pliant aux règles des chefs de caravanes. Surtout, la mutahumanité y est officieusement tolérée, bien qu'il demeure légal de les abattre à vue sans que beaucoup de justifications ne soient exigées. Le mode de vie dans le grand air et avec peu de contact physique permet à une personne mutante de survivre sans se sentir trop différente. Les mutants camouflés et qui auraient abusé de l'accueil des nomades seraient, par contre, traqués et punis. Il leur est également interdit d'occuper des places de chefs ou de se rendre dans des maisons immeubles. Certains caravaniers font exception à condition que les maudits portent un voile intégral et que ni leur peau, ni ce qu'ils touchent entre en contact avec les autres. Certains contaminés du mutagène s'y retrouvent, car l'habit les rend très difficiles à débusquer et les chefs de groupes sont responsables de leur bonne conduite.

Les zones habitées sont souvent rassemblées autour d'oasis et composées de tentes ou de bâtiments carrés en terre cuite, parfois en pierre calcaire provenant d'Hayatasi. Ils sont toujours blancs pour renvoyer la chaleur, mais nombre de locaux décorent leurs façades de motifs colorés épurés ou disposés en liserés pour ne pas surcharger la structure. Quant à la ville capitale, Tuulu, elle est à la fois immense, dense et riche en diversité, qu'il s'agisse de denrées ou d'ethnies des populations. C'est un bon endroit pour y apprendre des langues mineures.

Dahikar étant le fleuron des marchands, il n'est pas indécent de tenter de négocier tout ce qui vous fait envie, y compris qui n'est pas à vendre. Les autochtones auront déjà fait de même avec vos biens. Inutile de dire que c'est le paradis de receleurs et de quiconque adore chiner tout et n'importe quoi. Mais laissons Tuulu pour l'instant et concentrons-nous sur les divers déserts de la région. En raison du commerce intensif entre San Antonia et Dahikar, surtout depuis la création de la zone tampon de Jamalila, nous allons débuter la visite par la zone Ouest.


Hayatasi

Hayatasi est une bande de désert pris en étau entre la Faille de San Antonia à l'Ouest et l'Apotropée à l'Est. Même s'il s'agit d'une des plus petites régions de Dahikar, sa taille reste considérable et la région est très prisée des touristes. Le climat y est chaud mais assez humide pour offrir à la garrigue son lot de végétation. Hayatasi est très vallonné et idéal pour les randonnées. On y trouve encore des créatures sauvages en provenance de la Faille ou des régions sauvages du Sud, mais la vie y demeure relativement tranquille.

Si la plupart des fruits et plantes exotiques viennent des îles, on cultive dans la région beaucoup d'aromates et fleurs appréciés en parfumerie, comme le thym, le romarin ou la lavande. C'est également ici que la plupart des olviiers poussent et permettent la production d'huile d'olive très prisée des victoriens. En cas de balade par la voie des airs, vous découvririez également de nombreuses carrières plus ou moins ouvertes au public. Le calcaire abonde dans les sols et sert à énormément de constructions locales ou à l'export.

Les habitations typiques sont hautes d'un ou deux étages et possèdent toutes une cave. Les fondations sont en gros blocs de pierre irréguliers ou organisés en briques, qui couvrent tout le rez-de-chaussée et possèdent des fenêtres étroites pour conserver la fraîcheur. Le second étage est fait de bois couvert de plâtre issu de la poussière calcaire. Les fenêtres y sont plus larges et équipées de volets en bois. Certains comparent ces bâtisses aux haciendas de San Antonia, mais il ne faut pas les confondre. Les maisons d'Hayatasi n'emploient pas de stuc et n'ont, au final, que les toits en tuiles rouges bombées pour point commun. Elles sont espacées les unes des autres pour accueillir le soleil sur toutes les façades et permettre de petites cultures à chaque ceinture. Les intérieurs en bois et la luminosité ambiante en font des hôtels et maisons d'hôtes très prisés. Les artisans en font également des ateliers idéaux pour travailler sans s'user les yeux avec des lanternes tout en évitant de cuire au soleil.

La population est composée de dahikari, mais également d'éigonians. La criminalité y est assez faible et les dresseurs sont étroitement surveillés. Personne ne désire offrir aux rebelles costarojans ou pirates des îles des montures à haute dangerosité. Il s'opère toutefois quelques trafics d'animaux interdits et du braconnage. Il arrive également que certaines maisons cultivent des aromates aux effets préoccupants sur les consommateurs. Les herboristes affirment toutefois que ces cultures sont très utiles en pharmacologie, ce que soutiennent également les médecins et industries pharmaceutiques. Quelques bandes de brigands traversent parfois la région, mais ils préfèrent de loin échapper aux chasseurs de primes en chevauchant plein Sud jusqu'à Mundangarra. Les criminels sur place font profil bas ou veillent à corrompre les maisons où ils séjournent pour éviter d'attirer l'attention.

L'organisation y est très proche des fiefs de Vall. Pour peu que chaque propriétaire paye ses taxes, chacun est maître et responsable de ses terres. L'emploi de domestiques est répandu, mais la notion de seigneur ou de noblesse y est quasi absente. Le pouvoir est davantage une question de capacité à jouer de l'influence dans les quelques bâtiments entièrement en pierre qui servent de lieux de rassemblement, pour l'échange de produits ou d'informations, ainsi que les divers loisirs. La danse et la musique sont très prisées. L'art de la décoration est également populaire, par les compositions florales d'intérieur ou la gravure des plafonds de bois.


Mundangarra

Il n’est pas trop inexact de dire que la Faille de San Antonia sépare la jungle de Costa Roja et le désert de Mundangarra.

Au Nord de la région, sous Hayatasi, la frontière est plus ténue. Les cultures font illusion grâce à l’humidité et l’accès à l’eau des régions voisines, mais déjà le décor a changé. Il y pleut très peu et on cultive principalement des haricots, pois chiches et tubercules, comme l’oca ou le topinambourg. Le peuple du désert de Dahikar fait commerce dans cette partie de Mundangarra, modérément inquiétée par la faune de la jungle et de la Faille. C’est en allant plus au Sud que le véritable visage se dévoile.

La terre est craquelée et parsemée de buissons timides et divers cactus. Quelques pics rocheux et canyons offrent un décor sauvage prisé des histoires d’orpailleurs et de ceux qui les pillent. Car il y a de l’or dans la région, ainsi que quelques minerais précieux. Leur extraction demeure difficile en raison des prédateurs et nombreux trafiquants. Mundangarra est devenu peu à peu une zone de guerre permanente, où des gros de l’industrie, des gangs et des entrepreneurs optimistes viennent exploiter des filons le temps de remplir leurs sacs avant de filer.

En plus des nombreux règlements de compte en ces terres où la loi ne tient qu’à la bonne volonté des locaux, des rendez-vous d’affaires se donnent également. Si vous avez un objet peu discret à revendre à l’abri du CAR ou des diverses autorités provinciales, c’est là que vous trouverez un acquéreur. La voie ferrée y est interrompue, mais il demeure des trains clandestins ou des draisines qui font transiter en circuit court certaines marchandises. Mundangarra garde également les cicatrices de tout ce qui s’est mal déroulé sur son sol ridé. Convois détruits, inventions qui ont explosé, traces de pelotons d’exécution et fosses communes de criminels ou opposants politiques, ce désert ne boit que du sang et ne sue que de l’or chèrement payé.

La capitale de Dahikar a déjà été maintes fois alertée du chaos qui y règne, mais il ne fait pas grand doute sur la théorie qui voudrait que cette décharge à problèmes variés profite aux puissants de la province. Il suffit de considérer le fait que, tant que Mundangarra restera une zone de guerre, les victoriens continueront de préférer un détour vers l’Apotropée. Notre détour à nous va nous ramener vers le Nord, entre Dahikar et Vall.


Satio

Le maquis situé entre Vall et le désert se caractérise par ses arbres de petite taille parsemés de chênes, là où l'eau en sous-sol est encore assez abondante pour les nourrir et les incendies trop rares pour les avoir inquiétés. Satio appartiendrait probablement à Vall si le feu ne passait pas son temps à inquiéter la végétation. L'absence de rivière en surface oblige à puiser de quoi arroser les cultures et chaque parcelle de terrain est scrupuleusement défendue par les familles propriétaires ; à tel point que les habitants de la région n'ont pas forcément bonne réputation.

Il faut admettre qu'ils frisent l'illégalité à la moindre occasion. Un exemple typique demeure le trullo, une petite maison endémique. Il s'agit d'une pièce ronde faite de pierres trouvées sur place, avec pour toit une coupole ronde bâtie comme certains igloos, où tout ne tient que par opposition des forces de tout le périmètre. Les trulli servent surtout de pièce pour dormir ou stocker des affaires. Ceux qui les emploient vivent principalement dehors ou emploient des tentes en complément. L'utilité de ces tours miniatures est d'échapper aux impôts sur l'immobilier en transformant sans mal son habitation en un tas de gravats, qui pourra être rebâti sitôt les collecteurs passés. Ce cliché de margoulins a la peau dure et un socle de véracité. Pourtant, tous les habitants de Satio ne sont pas des truands, loin de là. Plusieurs trulli sont même durables et les plus riches propriétaires favorisent les grandes fermes en bois ou en pierre. Les formes varient en fonction de l'influence culturelle des locaux.

On produit à Satio quelques denrées agricoles similaires à l'Hayatasi, comme la lavande ou les aromates, mais on y favorise également l'élevage. Les fromages y sont des produits courants, de même que les charcuteries. Il y a également quelques apiculteurs et producteurs d'agrumes importés des îles. Pour peu que l'eau ne manque pas, Satio permet d'obtenir des produits très difficiles à cultiver ailleurs dans le continent. Cet état de fait en fait une région prisée et surveillée, en particuliers des services de sapeurs qui veillent davantage à tenir à l'écart le feu que les criminels. Chaque propriétaire a droit absolu de vie ou de mort sur quiconque s'aventure sur son terrain et il est courant de voir des mercenaires et vigies éloigner les promeneurs égarés. La criminalité y est donc présente, mais tout ou presque se règle sur place et il est rare que Dahikar soit appelé en renfort pour épauler les locaux. Tant que la région partage ses richesses et ménage la chèvre et le chou avec Vall et San Antonia, tout le monde bénéficie d'une relative tranquillité.

Les coins ouverts au public promettent d'ailleurs des bains de soleil, piscines et hôtellerie de choix avec de bons produits du cru. Si rien n'est gratuit, tout n'est pas onéreux pour autant et il arrive que des gens plus modestes se voient offrir un séjour en remerciement d'un service rendu à des puissants. On se sert aussi de la région pour organiser des banquets et des arrangements à l'amiable entre familles de tous poils et de tous horizons. Cette zone neutre semble, avec Jamalila et Hayatasi, composer un carrefour commercial et politique plus discret qu'à Archan ou Vall et moins radical qu'à San Antonia ou Qulleqipok. De plus, l'endroit est desservi par les trains et plusieurs routes. C'est à la Gare de Satio que vous déciderez si vous descendez vers Hayatasi au Sud, l'Aportopée au Sud-Est ou si vous longez la frontière provinciale vers le Yangchen, à l'Est.


Yangchen

Le Yangchen est la partie Nord-Est de Dahikar caractérisée par ses massifs rocheux et ses vents constants. Les tornades de Kingull, en province qulleqipoque, s’échappent périodiquement jusqu’à cette région où elles charrient énormément de poussière, que l’on retrouve jusqu’aux régions voisines pour certaines d’entre elles. Yangchen est une zone tampon où l’habitabilité reste très faible et le décor souvent gâché par la purée de pois mordorée. Les rares moments où les vents se taisent, vous pourrez découvrir des reliefs déroutants, avec un sol brûlant de terre desséchée, piquée de quelques arbres qui ont réussi à s’acclimater tant bien que mal. Les nappes phréatiques sont plutôt rares et seuls les puits permettent de protéger l’eau des débris. Ce problème demeure mineur, car peu de gens vivent ici, à la frontière du grand rien de Ud et des sables rudes, mais toutefois viables de Gaba.

Les quelques autochtones sont des ermites, des gens venus trouver une inspiration artistique ou mystique en ces lieux hostiles. L’avantage est qu’on y trouve peu de prédateurs et que, pour peu que vous ayez des tablettes nutritives ou l’envie de manger des insectes et  autres choses grouillant sous la terre, vous pouvez survivre avec une quiétude garantie. Il ne fait aucun doute que des mutants et criminels se sont résolus à habiter les lieux pour échapper à tout, y compris eux-mêmes.

La maison locale ressemble à un gros seau de terre retourné et creusé d’entrées rondes et étroites, pour garder la fraîcheur à l’intérieur et la poussière à l’extérieur. Elles n’ont aucune décoration ni marque de sophistication, mais peuvent être bâties en batterie et reliées de petites murailles en terre battue qui servent d’enclave pour des jardinets ou des élevages de petits animaux peu gourmands. Quand les maisons forment un petit village, il arrive que les façades présentent de temps en temps une lucarne, mais elle est toujours munie de ses volets.

Le Yangchen ne produit pas vraiment de richesse pour Replicare et ce n’est pas son but. Même les brigands ne perdent pas leur temps à attaquer les habitants. Quelques poteries et venins s’exportent parfois, quand les colporteurs font escale pour faire affaire auprès des ermites amadoués ou que ceux-ci ont besoin de vêtements et matériaux de rechange. Cependant, beaucoup favorisent la récupération sauvage, sans violence. Les habitants vivant proche du désert de Ud sont souvent ceux qui en explorent la bordure pour récupérer les pierres de sel et les vendre. Vous pourrez aussi y acquérir des masques de qualité avec de bons filtres à poussière en échange de tablettes. Le troc est la méthode de commerce principale du Yangchen, mais ne pensez pas que les ermites sont naïfs. Ils ont bien plus d'intérêt que vous à ne pas se laisser abuser.


Ud

Quand le sable se cristallise et éclate sous vos pas, quand le soleil frappe la terre et lui donne l’éclat d’une lampe vive et quand, même aveugle, vous sentez le sel partout vous assécher la bouche et irriter peu à peu les fosses nasales, vous savez que vous êtes à Ud, l’endroit où absolument rien ne vit.

L’endroit est une vaste plaine à perte de vue, tout à l’Est de Dahikar, où rien ne dispute la ligne plate de l’horizon. Il y a bien quelques reliefs timides ou monticules de sel en forme de roche ou de ce qui avait dû être un arbre, mais rien ne freinera votre route, si ce n'est le bon sens, ainsi que les besoins d’eau et de vie. Tout y est blanc avec des reflets alignés sur les tons du ciel. Le vent y est présent, souvent calme. Lorsqu’il se lève, cela reste sans comparaison avec les bourrasques du reste de la province. Vous ne trouverez ni flore, ni faune. Il n’y a pas non plus de lac, pour ce qu’on en sait ; Ud n’ayant été exploré qu’en bordure et promettant, par aéronef, un territoire peut-être aussi vaste que le désert de Gaba.

Il arrive toutefois d’y constater des geysers. Ceux-ci partent de n’importe où et crachent une épaisse vapeur jusqu’à épuisement de l’expiration. Ces phénomènes ont été étudiés et il est possible qu’ils soient responsables du dépôt de sel sur toute la région. Il semble toutefois rassurant de constater que les geysers ne gagnent pas du terrain et se cantonnent à la limite du monde connu.

Outre les scientifiques, quelques commerçants ou superstitieux viennent de temps à autre piocher quelques fragments de roche de sel. Celle-ci a la réputation de chasser les mauvais esprits et de porter chance. Certains pensent même que ce sel est responsable du retrait du Voile de Dahikar, mais aucune expérience officielle n'a appuyé cette théorie. La pierre de sel ne fond pas facilement et peut être travaillée en joaillerie ou devenir une paire de dés que les voyageurs aiment utiliser pour convier la bonne fortune. Certains casinos interdisent d’ailleurs la pierre de sel. Mis à part cette denrée, il n’y a rien là-bas, pas même des criminels en fuite qui auraient beaucoup trop de logistique à traiter, comme leur équipement qui y rouillerait prématurément et l’absence de vivres. Il demeure quelques photographies d’artistes visuels désireux de donner un sens aux formes qu’on peut y observer. Certains clichés ne font pas grand mystère et exposent clairement des restes humains qui ont été cristallisés.


Gaba

On prétend que l’Apotropée est le centre de Dahikar, ce qui est loin d’être vrai. Le centre de l’espace connu est déjà le désert de Gaba, la région la plus vaste du continent. Elle s’étend au Sud n’a pour frontière que la jungle du Costa Roja et les blocs de sel de Ud, à des journées de galop entre les deux points. Aucun train ne circule dans cet endroit, pas plus que de piétons ou de motos. Quand bien même quelques transports aériens voguent d’un point prédéterminé à un autre, tout se fait à dos de montures. Cette terre est celle des nomades et bien peu d’étrangers parviennent à s’acclimater à la rigueur de la vie faussement libre, car toujours tributaire des quelques pâturages et points d’eau exploitables par les éleveurs.

Gaba est couvert de sable et doit à lui seul les images d’épinal que se font les victoriens lorsqu’on leur parle de Dahikar. Les dunes présentent des tons dorés à blanchâtres en fonction des endroits et des plantes poussent fébrilement çà et là. Elles composent les seules routes et sont de véritables cartes pour les locaux qui peuvent se repérer grâce aux variantes subtiles des espèces. Les seuls points de repères fixes sont les quelques oasis, terriblement espacées les unes des autres. Connaître les routes est essentiel, car en plus de l’immensité du décor, il y a des endroits où il ne faut surtout pas se rendre.

Plusieurs zones du désert sont interdites de passage. On y parle de créatures enfouies et ce n’est pas faux. Mais en plus des scorpions, serpents et autres fléaux bien plus à l’aise à glisser sur le terrain que vous ou votre monture, il y a des zones empoisonnées, où le simple fait de respirer vous condamne à mort. Les chercheurs traquent encore les gaz ou les agents viraux responsables de ces phénomènes. Tout ce qu’on sait, c’est que la malédiction du désert touche humains comme animaux et les fait pourrir vivants. Leur comportement peut vite dégénérer et il n’y a aucun autre soin connu que l’abattage dès les premiers symptômes.

Je sais que je vous recommande souvent l’usage de guides, mais là, c’est impératif. Engagez-en ou veillez à voyager avec des autochtones qui savent où aller et quel coin éviter. Et si, par malheur, vous êtes perdu ou perdue, que la soif vous gagne et que vous trouvez un point d’eau, assurez-vous que des animaux y vivent aux alentours. Ce sera sans doute la seule fois où voir des moustiques vous rassurera. En cas de manque de vie autour de l’oasis, ne consommez pas l’eau et éloignez-vous. Outre ce danger, Gaba détient son lot de pillards, qui profitent de l’ampleur du terrain pour échapper à la garde. C’est aussi une région prisée des mutants débrouillards et détestée des mécahumains, très peu à l’aise dans cette fournaise, quand bien même les nuits y sont très froides.

Reste le panorama étourdissant et certaines zones si vides et silencieuses que vous pouvez entendre votre propre corps vivre sous votre peau. C’est très désagréable, croyez-moi. Mais l’expérience reste intéressante. Les mysticiens, prêtres et artistes aiment venir en pélerinage à Gaba pour y chercher dans le silence une part d’eux-mêmes, ou une forme d’inspiration. Il y a même des vinyles qui s'enregistrent à Gaba pour profiter de l'absence totale de bruits parasites.

Les nomades que vous payerez pour la traversée vous feront profiter de leurs mets, souvent à base de galettes cuites sur place et de viandes de chèvre ou de fromages aux goûts très prononcés. On peut même trouver du miel dans la région, mais aucun nomade ne trahira son coin à ruches. Le lait caillé est une boisson appréciée là où l’eau manque alors préparez votre estomac si vous venez d’une autre région. Vous pouvez également embarquer auprès de mercenaires habitués au terrain ou de prospecteurs. Les dunes cachent bien des secrets et on trouve à Gaba des vestiges du Victoria qui se vendent à un bon prix. L’endroit reste une zone d’opportunités pour qui mène bien sa barque et un cimetière d'anonymes pour les autres.


Apotropée

Apotropée est connue en tant que première terre où les premiers victoriens ont atterri, en l’an 0. C’est un peu ridicule d’y croire, en ce sens que les victoriens ont atterri dans plusieurs futures provinces, et même continents suite au crash du Victoria. Mais on considère symboliquement la zone de crash comme étant en Apotropée, car c’est là que le plus grand nombre de débris ont été retrouvés. C’est aussi là que les premiers groupes armés se sont formés et ont bénéficié des restes d’équipement de nos ancêtres pour riposter efficacement contre les autres êtres vivants des environs. Cette période est aujourd’hui très peu sourcée, faute d’écrits et survivants. Toutefois, il se dit que la région possède encore bien des artefacts de notre peuple et le gouvernement déploie de gros moyens pour mettre la main dessus. Les récupérateurs et technologues aiment fouiller le terrain, tout comme les opportunistes et contrebandiers.

D’un point de vue climatique, la région est très chaude, mais la nuit y est fraîche et quelques lacs, souvent très peu profonds, offrent de quoi boire au bétail des nomades de Gaba. Le sol y est en cailloux ou en sable, mais vous n’y verrez aucune dune. Les reliefs y sont plus doux qu'à Mundangarra et Yangchen. Surtout, de nombreuses routes parsèment la région et permettent de circuler facilement et en relative sécurité. Même les motos osent le parcours, sous peine d’avoir des pneus crevés à cause de pierres mal déblayées. Les cultures demeurent rares, mais les arbres et plantes sauvages permettent aux connaisseurs de trouver ce qu’il leur faut pour survivre. Les autres s’équipent auprès des nombreux caravaniers ou prennent tout simplement le train pour se rendre directement aux abords de Tuulu, la ville principale des lieux et capitale provinciale.

Il est important de noter que le chemin de fer n’atteint pas la zone urbaine de la capitale, mais s’arrête à quelques kilomètres de là, au terminus. Les porteurs et convoyeurs y assurent le transit jour et nuit, si les quelques maisons d’hôte des environs ne parviennent pas à vous convaincre de retarder d’une journée votre arrivée à la capitale. C’est aussi l’endroit rêvé pour trouver un guide. Ceux qui portent l’insigne de Tuulu rendent des comptes aux autorités et seront probablement des agents de renseignement, mais au moins, vous bénéficierez d’une couverture juridique en cas de souci sitôt en ville. Attendez-vous juste à avoir vos bagages fouillés et un dossier sur vous durant votre séjour. Les dahikari traitent les humains comme le bétail, aptes à gambader librement pourvu qu'ils portent une marque et ne s'éloignent pas trop du troupeau.

L’habitat de l'Apotropée est varié et dépend des moyens des propriétaires. La plupart favorisent les tentes ou maisons mobiles. Toutefois, vous pourrez trouver des villages autour des points d’eau avec un style architectural identique aux maisons typiques de la province. Elles sont simplement plus espacées les unes des autres et ont des matériaux plus libres. Vous trouverez toutefois nombre de bâtisses dignes de récupérateurs, en bois ou en plaques de métal. La culture locale veut que tout étranger soit accueilli, alors n’hésitez pas à frapper aux portes en cas d’égarement. Même les casernes et postes de garde ont un abri pour les personnes à secourir. Le CAR a quelques points autour des voies ferrées, mais la plupart des places militaires sont occupées par les forces dahikari. Si vous n’avez pas d’avis de recherche à votre traîne, vous y serez en sécurité.  Vous pourrez d'ailleurs trouver pas mal de lettrés, y compris chez les citoyens plus modestes. La culture et l'enseignement sont importants et plutôt bien répandus. Il se dit même que l'habitant d'Apotropée est plus cultivé que celui de New Eigon et de Magmirac. Je ne me prononcerai pas pour Magmirac, mais concernant New Eigon, je suis prête à miser mon sil.

Enfin, si vous désirez commercer avec les nomades sans vous aventurer à Tuulu, vous trouverez votre bonheur, pour peu que vous parcouriez la région durant la saison estivale, quand les troupeaux remontent de Gaba pour s'y abreuver et échapper à la fureur de l'astre solaire. La région est très surveillée, mais les criminels abondent, profitant du débit de population pour tenter un mauvais coup avant de se carapater. Il y a également nombre de criminels qui agissent par nécessité, cette zone laissant peu d'espace à quiconque manque de talent dans un métier légal ou désire plus de droits que la province leur en laisse. Ils sont toutefois souvent des solitaires, les bandes organisées préférant sévir à Gaba ou Mundangarra.

Notre parcours des déserts est terminé. Terminons cette visite par la capitale.
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Re: Description de Dahikar• Dim 4 Aoû - 19:29
Tuulu (capitale)

La capitale de Dahikar a toujours bénéficié d'une bonne réputation. Située dans l'Apotropée, une région déjà reconnue pour son goût des sciences et du savoir, la ville est une sorte de condensé de la curiosité humaine envers le monde et ses multiples facettes.

Au commencement, il n'y avait qu'un cratère formé par un débris du Victoria. Il avait, selon la légende, changé le sable en pierre dès l'impact et montré, par un brasier s'élevant haut dans le ciel, à tous les rescapés du désert l'endroit où se rendre pour s'organiser et survivre. Bien sûr, tout ceci n'est que folklore et exagérations. Mais il est vrai qu'il y a bien un morceau du Victoria de grosse taille enfoui sous le sol et qu'il y avait bien un impact conséquent. Cela dit, si les légendes disaient vrai, la dimension du cratère vanté dans les contes aurait suffi à désintégrer toute vie sur tout le monde connu. La fosse béance au centre de Tuulu n'est pas oeuvre d'une météorite, mais des mains de nos aïeuls qui auraient profité de l'abri naturel découvert pour agrandir la cuvette et y façonner la ville de Tuulu.

Reste que ce qui n'était, à la base, qu'un refuge pour nomades et pionniers a finalement constitué une plaque tournante du peuple du désert pour s'entraider et commercer, puis étendre ses vertus aux provinces voisines. Beaucoup de dahikari respectent la chronologie d'Archan, mais considèrent qu'ils auraient, contrairement aux vallois, très probablement survécu même sans la présence de la cité archéenne. De fait, les dahikari ont probablement mené une vie parmi les plus rudes, mais également accompli des prouesses tout autant importantes que les progrès en navigation de feu Eigon, ou la science agricole déployée à Vall pour nourri les populations. Tuulu fut le berceau des premiers régiments de cavalerie de l'Histoire victorienne, du domptage des premières créatures de la Faille et, bien plus tard, celui de la découverte du procédé de décontamination des objets maudits par le Voile.

Cette dernière découverte n'est pas à voir comme un simple nettoyage d'objets encrassés. La décontamination a permis de rapporter des technologies du Voile jusqu'alors inconnues et de pouvoir les faire notre en toute sécurité. Les dahikari ne s'en vantent pas à longueur de journée, mais ils se rappellent leur importance pour la survie des victoriens et quiconque occupe un poste important à l'armée ou aux recherches n'ignore pas le capital de ces découvertes. Même Archan City, qui a parfois l'allure d'une tour d'ivoire, veille à entretenir un bon contact avec Tuulu et à faire transiter informations et denrées. Il n'est alors pas étonnant de comprendre pourquoi Dahikar a toujours été considéré comme la patrie des marchands. Cela vous sautera aux yeux avant même d'arriver en ville, tant le nombre de tentes et caravanes encerclent la ville, à l'extérieur des remparts. Ce marché ouvert demeure toute l'année et permet de trouver ce qu'il faut sans même avoir besoin d'entrer. Cependant, traverser l'une des entrées, à l'Ouest ou Est, vaut le détour et permet de croiser des marchands disons...plus certifiés.

Tuulu est un enfant prodige qui a toujours entretenu des liens proches avec le mouton noir de la famille: New Eigon. Il est très probable que San Antonia ne soit pas plus farouchement attaqué par les provinces du Nord à cause de l'attachement qui lie les deux frères du Sud. Cela ne signifie pas que tous craignent Dahikar, mais comme disent les sages, on ne vexe jamais la personne qui rend service. L'exemple de Jamalila, une zone autrefois dahikari et cédée sans réelle contrepartie à San Antonia, démontre la force tranquille avec laquelle la province, et surtout la capitale du désert mène ses affaires. Et s'ils accueillent quiconque est prêt à s'habituer à la vie difficile de Tuulu et de ses lois, toutes les autres provinces sont ravies d'incorporer des dahikari dans leurs rangs. Ils ont déjà démontré leur force, leur discipline et le zèle qu'ils mettent à travailler correctement, quoiqu'on leur donne à faire. C'est également un cliché bien sûr, mais tant d'exemples existent pour soutenir la fable qu'il devient difficile de la nuancer auprès de l'imaginatif populaire.

Soit, parlons de la ville en elle-même. Elle est donc creusée sous le sol et forme un énorme entonnoir dont chaque étage plongeant dans les souterrains sont habités. La surface, quant à elle, est divisée en trois quartiers, sur lesquels nous nous attarderons avant de descendre. Sachez juste qu'ils sont tous voisins et découpés en parts égales placées à l'Ouest, centre et Est. Un mur d'enceinte encadre le domino à trois valeurs. Le rempart, haut de douze mètres, sert bien sûr de barrière défensive, mais est également utile pour bloquer le sable qui vient de temps en temps balayer la région. La hauteur des murs a été pensée pour protéger des attaques de monstres, en plus d'éventuels dangers jusqu'alors inconnus. Le seul autre rempart comparable à celui de Tuulu est celui de la cité militaire de Mordun, aux ïles de Mice. Et le Mur, bien entendu, mais lui n'est pas de notre fabrication. Je vous fais visiter la surface ?


Jardin des Cénotaphes

Le quartier Ouest est celui par lequel la plupart des visiteurs découvrent Tuulu. La voie ferrée et la plupart des autres zones habitées proviennent de là, y compris à Dahikar. L’immense porte des remparts levée comme un rideau vous donnera donc une vision immédiatement déconcertante. En plus d’une grande allée centrale entièrement carrelée de dalles blanches où circule la foule à pied, sabots et parfois roues, vous verrez, autour de vous, des jardins fleuris habités par des statues mimant des actes de vie. Un banc public peut en avoir une lisant un parchemin, deux d’entre elles peuvent se disputer ou jouer à cache-cache. Le tout réparti en parcelles où il vous est possible de circuler. Seules les zones fleuries et encerclées d’une petite clôture sont rigoureusement interdites.

Les montures ont, quant à elle, des services d’étables et entretien pour éviter de les emmener dans le parc interdit aux animaux, même les chiens domestiques. Les chats sauvages y sont également chassés le jour pour laisser oiseaux et insectes tranquilles, mais les petits félins s’affranchissent de toute loi la nuit tombée et les jardins deviennent leur plaine de jeu. Pour les citoyens et citoyennes, tout est ouvert jour et nuit. De toute façon, Tuulu est une ville qui ne dort jamais.

Le jour, vous verrez de nombreux promeneurs et des groupes de touristes, ainsi que des enfants accompagnés d’érudits. Les statues ne sont en rien des excentricités d’artistes, pas plus qu’une pure envie d’avoir un coin sympathique pour pique-niquer ou se détendre. Les cénotaphes sont des statues qui représentent toutes une personnalité notable victorienne, qu’importe sa nation ou son héritage. Elles peuvent même être mutantes et bénéficier du même soin que les autres. Les idoles représentées ont simplement contribué à la société victorienne actuelle. Ces jardins sont un musée déguisé et une bonne façon d’enseigner aux plus jeunes, qui apprennent et côtoient des statues chargées d’Histoire. De plus, même les personnalités plus critiquables sont présentes. Cela évite tout souci politique, d‘autant que le temps peut changer un héros en tyran et vice-versa. Les lieux sont bien sûr surveillés et toute dégradation est sévèrement punie. C’est comme brûler un ouvrage unique.

Afin d’éviter tout risque, aucun rassemblement d’affaires n’est autorisé au sein des jardins. On y va pour respirer, se détendre et apprendre. La criminalité y est inexistante, d’autant qu’une rixe entre deux partis amènera très probablement à la même peine pour les deux, qu’importe qui avait raison. Si vous désirez éviter tout risque, suivez simplement les sentiers et prenez une lampe si vous faites un des parcours de nuit. Peut-être verrez-vous un jour quelqu’un que vous connaissez parmi les cénotaphes. Rémy Coquelet y est, par exemple. Je crois qu’il désigne une poubelle aux passants dans une parcelle très prisée des badauds.


Pneumapérèse (La Cour de)

La Cour de Pneumapérèse, aussi appelée Le Pneumapérèse, compose le quartier Est de Tuulu et est visible de n’importe quel autre quartier. Son allée principale, très similaire à l’avenue dallée des Jardins, ressemble à une grande rue des boutiquiers dont chaque enseigne serait un énorme bâtiment de pierre blanche. Les édifices sont massifs, entourés de colonnes et souvent peints sur leurs gravures, quand celles-ci ne sont pas couvertes de feuillets d’or ou d’argent. Ces fantasmes d’architectes sont des bâtiments administratifs, pour la plupart. Il y a celui du registre du commerce, le palais de justice, l’ambassade de Mice, etc. On y trouve également des banques à objets précieux et toutes les casernes de soldats nécessaires à en assurer la garde.

La Place de Pneumapérèse arbore surtout son plus grand et plus illustre bâtiment : Le Grand Mémorial. Il s’agit d’un temple aussi grand qu’un stade, mais où vous venez avec votre propre divinité à honorer le temps de l’office. Une statue, une effigie en papier mâché, un tableau, peu importe ce que c’est et ce qui la représente. Il est juste interdit d’y célébrer le Voile ou toute forme de corruption des victoriens. Sitôt l’office terminé, les croyants quittent les lieux et choisissent de soit laisser leur effigie au Mémorial, où il sera entreposé dans une arrière-salle après une minutieuse étude, soit inviter leur idole à être brûlée dans la flamme du Phare de Dahikar, au centre de la place. Ce n’est en rien un acte belliqueux, ni iconoclaste. Il faut y voir une offrande faite aux étoiles, notre berceau et seule certitude sur notre origine. La fumée qui s’élève symbolise une prière adressée à nos ancêtres ou une envie de leur dire qu’on fait toujours partie d’eux et que nous redeviendrons poussière d’étoiles.

Le phare, haut de cinquante mètres, est d’ailleurs le seul bâtiment visible en dehors des remparts. Son feu éternel guide les voyageurs et se voit à des kilomètres aux alentours dans la nuit. Les gardiens du phare veillent à ajouter quelque combustible chimique au moment de brûler une effigie pour que la fumée prenne des volutes différentes, parfois colorées, pour que les croyants puissent voir depuis le sol que leurs prières sont entendues. Dans tous les cas, ils sont questionnés sur leur foi et des scribes consignent leurs témoignages. Plusieurs cultes mineurs ont déjà parcouru notre Histoire. Certains n’ont conservé une ultime trace que dans la bibliothèque du Grand Mémorial, où il est possible de consulter un ouvrage sur place et sous étroite surveillance. On y trouve également des bobines de films et une salle de projection dédiée à des diffusions sur demande. Ce bâtiment est devenu, de fait, le plus populaire de Tuulu.

Sachez, avant de quitter ce quartier superbe, qu’il existe également des bâtiments dédiés purement et simplement à servir de refuge durant les tempêtes. Elles peuvent durer quelques heures à quelques jours et certains marchands ou nomades peuvent se retrouver coincés dans la capitale. Plutôt que les saigner en chambres d’hôtel, un passeport de séjour pour intempérie leur est fourni et ils peuvent ainsi bénéficier d’une loge minimaliste, mais assez confortable et surtout à l’abri, le temps que le ciel se calme. Le tout gratuitement. Bien entendu, la ville s’y retrouve quand les réfugiés sortent des loges pour manger ou vendre à la sauvette des denrées qui périmeraient avant leur départ. Le geste demeure toutefois altruiste et fait de la Cour de Pneumapérèse un endroit très apprécié et respecté.


Merida

La zone centrale de Tuulu est occupée par un dénivelé en forme d’entonnoir qu’on appelle Merida. Il s’agit de la ville originelle, qui a pu profiter d’un cratère et de la roche présente pour façonner les premières barricades. Contre les créatures, les pillards, mais également le sable. Merida a conservé de cette période son goût pour la pierre locale, sous les dunes, et de couleur ocre à orangée. Si bien que, parfois, on pourrait croire que les maisons sont faites en blocs de sable.

L’habitat de Merida est à la fois simple et complexe. Simple, parce qu’il a l’allure d’une grosse brique percée de fenêtres, avec un toit carré muni d’une petite rambarde. Complexe parce qu'en plus d'être parfois décorées de gravures, ces briques sont assemblées en vrac les unes à côté des autres, parfois en escaliers, parfois reliées de petites arches, sur tout le pourtour des reliefs. Ce qui donne l'effet d'un labyrinthe en trois dimensions et fait perdre la notion de routes pour se rendre d'un point à l'autre. D'autant que les rues, pentues ou munies d’escaliers sont, pour la majorité, trop étroites pour y circuler à cheval.

L’âne est la monture populaire des lieux. Il sert à colporter les marchandises, mais également tout ce qui concerne l’entretien des voiries et sanitaires. Il n’y a pas d’égouts à Tuulu et l’eau y est économisée. Les cuisines sont d’ailleurs toujours en extérieur. Avec les ombres apportées par les bâtiments et les nombreuses ruelles, il y fait assez frais pour respirer, tout en évitant les risques d’incendie dans cette ville faite de pierre des sols aux plafonds.

C’est à Merida que vous trouverez également tous les hôtels, restaurants et commerces dont vous avez besoin. L’emplacement coûte cher, mais garantit des produits de qualité et offre un prestige aux boutiquiers. Il se peut aussi que vous croisiez, dans un escalier en plein air, quelques commerçants qui suspendent des marchandises à des fils ou improvisent une échoppe. C’est autorisé tant que le passage n’est pas obstrué et il va sans dire que les marchands d’extérieur se font contrôler plusieurs fois par jour par la garde.

La criminalité existe à Merida, mais se faire prendre amène à de lourdes conséquences tant la tolérance zéro y est appliquée. Il n’y a pas de police à proprement parler, mais des agents royaux en charge de régler chaque délit comme s’il était un défi à la couronne. Certains voleurs profitent de la configuration des toits pour tenter de s’échapper en profitant du parkour, mais les gardes sont, eux aussi, entraînés et connaissent bien la ville. De plus, les citoyens présents n’ont pas à être bousculés pour collaborer avec les forces de l’ordre. Tout le monde veut garder Merida propre et accueillante. Ceux qui troublent l’ordre public et se font prendre ont de grandes chances de disparaître à tout jamais.

Pour qui est là en touriste ou en honnête citoyen, le quartier est charmant et chaque recoin de rue peut vous happer dans une boutique dont vous ne soupçonniez pas l’existence. L’habitant local est serviable et pourra même vous donner l’impression d’exagérer sa bienveillance. Ce n’est pas de l’hypocrisie, mais une façon de s’adresser aux étrangers. Quant au centre de Merida; il n'est pas une simple crevasse, mais la partie verticale de l'entonnoir. Vous le reconnaîtrez aisément à son système de nacelles pour accéder à l’autre bout du camembert sans devoir en faire le tour. Cette parcelle centrale est utilisée pour la frontière de la zone, mais le gros de l'appareillage est inféodé au quartier inférieur : Kuzikwa


Kuzikwa

Le centre de Merida est un énorme silo s’enfonçant si loin qu’on en a le vertige rien qu’en regardant les lampes et veilleuses de chaque étage en contrebas. Vous êtes dans le quartier résidentiel de Tuulu. C’est d’ici que nombre de civils prennent fonction en surface et vivent avec leur famille. On y trouve moins de marchands que les autres filiales, ceux-ci préférant loger dans leurs commerces en surface ou bivouaquer aux abords de la ville.

En plus des loges taillées dans la pierre que les porteurs ont remontée pour façonner la cité d’en haut, on trouve à Kuzikwa nombre de maisons de repos et de cliniques, ainsi que quelques orphelinats pour s’occuper des personnes fragilisées ou que la chaleur pourrait trop incommoder. Un système d’adoption existe même, les dahikari considérant que les enfants peuvent se vendre ou s’échanger comme n’importe quelle denrée. Ce trafic existe dans toutes les provinces, mais ici, il est assumé et offre l’avantage de l’assurance que l’enfant à adopter a été formé et soigné. Ceux qui ne trouvent pas de parents sont souvent engagés par les marchands locaux pour les besognes que personne ne veut faire, comme porteurs de Kuzikwa, affiliés au trait de nacelles.

Car la ville souterraine offre, pour quelques sils seulement, l'occasion pour une personne seule de rejoindre l'autre bout de la fosse via un système de poulies. Cela implique forcément de braver le vertige, mais la plupart des résidents ont un baudrier permanent à leur ceinture et l'emploi de la tyrolienne quotidien pour circuler plus aisément d'un côté de de l'autre du gouffre sans devoir tout contourner via les artères piétonnes, souvent encombrées de passants et porteurs. Quand tous les crochets sont d’un côté de la corde, un employé dédié à cette tâche répartit à nouveau les esses. Certaines tyroliennes permettent de monter ou de descendre d’un étage, tandis que d'autres sont carrément verticales pour servir de monte-charge depuis le fond du gouffre. Les esses munies d'une nacelle peuvent aussi bien transporter des marchandises que des personnes. Il faut surtout respecter la limite de poids, ce que les employés dédiés au transit ne manqueront pas de vérifier. Et s’il y a bien des poulies et des sécurités pour éviter les heurts et renversements de charges, tout se fait à la force des bras de ces bougres payés une misère. Les ingénieurs des ascenseurs s’en sortent mieux, mais sont jugés responsables de l’état des personnes et marchandises transportées. Il suffit parfois d’une erreur pour sombrer dans les dettes ou à Navahina.


Navahina

Le soleil a beau donner tout ce qu'il a sur Tuulu, aucun de ses rayons ne pénètre jusqu'en Navahina. Il n'en demeure qu'une lumière au bout du tunnel, tout là-haut.

Pour circuler dans cette zone, il faut montrer patte blanche. Seuls les gardes et hauts dignitaires ont accès au fond du puits, un dédale de couloir entretenus, mais exigus et menant à de nombreux postes de contrôle à chaque fourche. Les corridors mènent à des endroits secrets ou privés et sous haute sécurité. La prison, principalement, y contient les détenus de tout Dahikar en attente de jugement ou dont on préfère garder les coupables en vie pour des rançons, interrogatoires ou bien d'autres usages. Seule la famille royale et sa garde font autorité ici.

On sait que c'est à Navahina que les chercheurs travaillent nuit et jour sur de nouvelles technologies, et que les exologues planchent sur des fragments de roche, artefacts et tout objet digne d'une étude en vue de mieux comprendre les monde : ceux des victoriens, de leurs origines ou de celle du Voile et de la façon de le combattre. Il est probable que le personnel loge sur place et soit grassement rétribué. S'ils font la navette jusqu'aux quartiers voisins, peu de personnes possèdent l'information et certainement pas moi. Ce que je sais, en revanche, c'est qu'il est possible, à de rares occasions, de louer une pièce dans les tréfonds de Navahina. Vu l'ambiance et le besoin de secret, je n'imagine pas d'usage bien reluisant de cette opportunité, néanmoins, elle existe. Peut-être certaines célébrités, certains criminels de guerre ou anciens commandants de partis décimés y séjournent, étrangement sous la férule du royaume. Certains disent qu'il ne faut pas forcément imaginer le pire et qu'une invention en passe de révolutionner le monde n'a que deux endroits pour y être développée en lieu sûr et que tous les inventeurs n'affectionnent pas la vie à Archan Capitale. Toujours est-il que Navahina demeure le quartier le plus secret de Tuulu et que personne ne veut y mettre les pieds. Néanmoins, il existe un ultime quartier, bien plus bas et dont la plupart des gens ignorent même l'existence, y compris chez les dahikari. Je n'ai, moi-même, aucune preuve de ce que j'en sais. Mais puisque vous avez payé plein tarif, creusons jusqu'au fond du savoir.


Pod Zivite

Tout ce qui suit n'est que légendes urbaines. On dit qu'à Pod Zivite, où l'air n'est respirable qu'à travers d'épais masques et qu'on y porte une combinaison intégrale, on trouve des vestiges d'une civilisation plus ancienne que la nôtre. On dit qu'elle n'est pas archéenne, mais bien serait un potentiel ancêtre de naufrage. Auquel cas, étudier les vestiges de cette civilisation alienne enfouie au fond du sol nous en apprendrait bien plus sur l'espace que tout ce que nos astrologues peuvent découvrir. On prétend également que la terre elle-même y contient des traces du passé de la planète.

Ce qui est sûr, c'est qu'aucun endroit dans tout Replicare n'est foré aussi profondément que Pod Zivite. Quoi qu’on y trouve, c’est un secret jalousement gardé et la famille royale n’étant ni folle, ni ennemie d’Archan, il y a peu de chances que ce qui y serait dissimulé soit une menace pour les victoriens. Il n’est un secret pour personne que Tuulu déploie de grands moyens pour continuer d’étudier Dahikar et que le retrait du Voile il y a plusieurs siècles est un mystère à élucider. De mon point de vue, les endroits comme Pod Zivite et Futurama, le Secteur 11 d’Archan, collaborent pleinement et veillent à tout savoir de ce qu’ils traitent avant d’en informer l’opinion publique, voire les dirigeants eux-mêmes.

Ou peut-être que cette zone n’est qu’un fantasme. Dans tous les cas, je me plais à croire qu’elle est bien réelle et qu’elle pourra, sait-on jamais, ne pas faire d’Archan et Mordun les seuls remparts contre le Voile et la corruption.

Nous sommes descendus bien bas. C'est sur ce calembour mal assumé que notre visite se termine. J'espère vous avoir offert une vision claire et complète de Dahikar. Cette province est superbe et redoutable, raffinée et impitoyable. Pour ses nombreux mystères et sa faune unique, je vous recommande d'y faire un tour. Mais parce que l'inconnu y demeure et que le danger peut venir du simple fait de fouler un sol maudit, bien plus qu'ailleurs, n'oubliez pas votre guide.

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