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Interfofo 19
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Interfofo 19• Dim 16 Juin - 2:42
#cc6600

«..Et maintenant, si vous me voyez disparaître sous la table, c'est que me tiens debout. Haaaa! Ha! ha!»

C'est sur cet ultime éclat de rire de sa tablée que le mètre de Johnny saute de son tabouret pour avancer à petits pas empotés vers les sanitaires. Ces derniers, aménagés simplement, se résument à une porte en bois vermoulu donnant sur une ruelle de boue incertaine où d'autres badauds des établissements proches vennent évacuer leurs excès, sans ordre ni rangement préétablis. Aucun réparateur n'avait cru bon de colmater la fuite du ciel depuis l'aprè-midi. La chasse d'eau garantie, il reste au petit mutant à éviter d'empoisser sa fourure sur les offrandes de ses prédécesseurs. Heureusement pour lui, il ne verra jamais la souillure des bas-quartiers de Port Mizuette, pas plus qu'il ne regrettera un odorat très développé au sein des remugles nausabonds de ses entrailles infectieuses.

Ce soir-là, la porte rongée par l'humidité et les plus intrépides rongeurs s'ouvre sur un portail rougeoyant, fait de lents remous laiteux comme la pelure d'une géante gazeuse. Johnny avise l'antre mystérieux offert à lui. L'entité opaline gargouille de légères ses boursoufflures opalines sans émettre le moindre son. Le message de la barricade est incontestable. Johnny, dont la fourrure hirsute a pris la teinte de flammes figées dans le temps, est à un pas de la malédiction.

«Tiens ! Intéressant, ce rideau en taffetas.. »

Il pousse le voile en se disant que la serviette est toute trouvée quand un puissant flash l'oblige à fermer les yeux.

«Oh ben oh ! Qui c'est qui a allumé la lumière ? »

Il frictionne ses prunelles au travers des paupières. Est-ce déjà le matin ? Il est vrai qu'il ne sent as la pluie, pas plus que la froideur des lieux. Même la puanteur semble avoir fait sa nuit. Johnny ose un coup d'oeil. L'endroit où il se trouve est blanc et, pire que tout, propre. Epuré même. Le carrelage lui évoque les haciendas de San Antonia. Sauf que les portes y font deux fois sa taille. Ici, tout semble adapté à ses mesures. Johnny oublie un instant sa vessie et rebrousse chemin. La porte du dehors menant à sa bonne vieille taverne est peinte en blanc et entourée de façon assez grossière d'un gros trait noir. Il la pousse, sans plus de rpécaution qu'à l'accoutumée, pour se retrouver nez à nez avec un homme blanc, chauve, avec des triangles en guise de noeud papillon et des moustaches dessinées aux traits de crayon noir. Le bonhomme, affable, vomit une énorme bulle où se gravent des lettres anguleuses.



« Pardon de vous déranger, mademoiselle. Mais monsieur vous fait savoir qu'il arrivera dans une minute. Puis-je dès lors vous indiquer votre table ? »
- Ah d'accord ! Je ne sais pas ce que vous avez tété de la soirée, mais servez-m'en un double et sans faux col. Oh, cette voix...aiguë et claire. J'ai trop forcé sur mon célèbre titre "Pleure pas bébé on fait pas du blues". Note que je n'ai rien perdu de ma suavité. Toujours au top! »

Le garçon de restaurant miniature guide Johnny. La pièce est grande, carrleée d'un damier blanc et noir. Certains murs sont coloriés d'un ton d'une monochromie impeccable, pastel. Le bleu et le rose s'alternent à chaque arête délimitant les reliefs de la salle. Le plafond, blanc et farouchement éclairée, offre un renfoncement où trônent cinq grosses étoiles dont seule la première clignote. Mais ce qui étonne le plus Johnny, c'est que tout semble à sa mesure. Les tables, les fenêtres, les sièges et même les gens. Les sièges, puisqu'il y est amené, sont des épais divans sans bras en skaï d'un rouge cerise pur. Si pur qu'aucun reflet ne vient en disputer l'absence de dégradés. On l'y prie d' s'y installer d'une bulle polie. Johnny s'exécute et se fige, regard baissé, sur ce corps sans poils, élancé, d'une beauté immaculée dans un écrin encré du plus profond noir. Une étoffe à la découpe sommaire, mais d'un prompt renfort en ces lieux où la lumière, crue, refuse les ombrages pour ne révéler que les contours des corps. Tout autre coloris aurait offert un effet hyalin aux courbes nouvellement réparties de Johnny. S'il peut accepter d'être qualifié de damoiselle, il lui semble un peu prématuré de devoir subir les regards concupiscents d'une plèbe biberonnées aux excentricités du port. Même si de port, il n'en a point, pas plus que de populace hébétées et hors des convenances. La seule personne qui semble lui prêter attention est une drôle de petite créature, orange, aux yeux noirs et aux sourcils sournois.

« Génial ! Ma première soirée d'enterrement de vie de garçon et j'attire l'attention du plus étrange des habitués. Quoiqu'il faut lui reconnaître une certaine prestance. J'envie son tarin. »
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 4:01
«..Et maintenant, si vous me voyez disparaître sous la table, c'est que me tiens debout. Haaaa! Ha! ha!»

C'est sur cet ultime éclat de rire de sa tablée que le mètre de Johnny saute de son tabouret pour avancer à petits pas empotés vers les sanitaires. Ces dernier se résument à une porte en bois vermoulu donnant sur une ruelle de boue incertaine, où d'autres badauds viennent évacuer leurs excès, sans ordre ni rangement préétablis. Aucun réparateur n'avait cru bon de colmater la fuite du ciel depuis l'aprè-midi. La chasse d'eau garantie, il reste au petit mutant à éviter d'empoisser sa fourure. Heureusement pour lui, il ne verra jamais la souillure des bas-quartiers de Port Mizuette, pas plus qu'il ne regrettera un odorat très développé au sein des remugles nausabonds de ses entrailles infectieuses.

Ce soir-là, la porte rongée par l'humidité et les plus intrépides rongeurs s'ouvre sur un portail rougeoyant, fait de lents remous laiteux comme la pelure d'une géante gazeuse. Johnny avise l'antre mystérieux offert à lui. L'entité gargouille de ses boursoufflures opalines et mutiques. Le message de la barricade est incontestable. Johnny, dont la fourrure hirsute a pris la teinte de flammes figées dans le temps, est considéré averti.

«Tiens ! Intéressant, ce rideau en taffetas.. »

Il pousse le voile en se disant que la serviette est toute trouvée quand un puissant flash l'oblige à fermer les yeux.

«Oh ben oh ! Qui c'est qui a allumé la lumière ? »

Il frictionne ses prunelles. Est-ce déjà le matin ? Il est vrai qu'il ne sent pas la pluie, pas plus que la froideur caractéristique des lieux. Même la puanteur a fait sa nuit. Johnny ose un coup d'oeil.

L'endroit où il se trouve est blanc et, pire que tout, propre. Epuré même. Le carrelage lui évoque les haciendas de San Antonia et ses nombreux trafiquants fortunés. Johnny oublie un instant sa vessie et rebrousse chemin. L'issue menant à sa bonne vieille taverne est peinte en blanc et entourée de façon assez grossière d'un gros trait noir. Il la pousse, sans plus de précaution qu'à l'accoutumée, pour se retrouver nez à nez avec un homme blanc, chauve, avec des triangles en guise de noeud papillon et des moustaches dessinées aux traits de crayon noir. Le bonhomme, affable, vomit une énorme bulle où se gravent des lettres anguleuses.



« Pardon de vous déranger, mademoiselle. Mais monsieur vous fait savoir qu'il arrive. Puis-je vous indiquer votre table ? »

- Ah d'accord ! Je ne sais pas ce que vous avez tété de la soirée, mais servez-m'en un double et sans faux col ! Oh, cette voix...aiguë et claire. J'ai trop forcé sur le chant ce soir. Note que je n'ai rien perdu de ma suavité. »

Le garçon de restaurant miniature guide Johnny. La pièce est grande, carreleée d'un damier blanc et noir. Certains murs sont coloriés d'une monochromie impeccable, pastel. Le bleu et le rose s'alternent à chaque arête délimitant les reliefs de la salle. Le plafond, blanc, farouchement éclairée, offre un renfoncement où trônent cinq grosses étoiles, dont la première clignote. Mais ce qui étonne le plus Johnny, c'est que tout semble à sa mesure. Tables, fenêtres, sièges et même les gens.D'une bulle polie, on l'invite à rejoindre un des divans couleur cerise. Johnny s'exécute et se fige, regard baissé sur ce corps sans poils, élancé, d'une beauté immaculée dans un écrin encré du plus profond noir. Une étoffe à la découpe sommaire, mais d'un prompt renfort en ces lieux où la lumière, crue, refuse les ombrages pour ne révéler que les contours des corps. Tout autre coloris aurait offert un effet hyalin aux courbes nouvellement réparties de Johnny. S'il peut accepter d'être qualifié de damoiselle, il lui semble un peu prématuré de devoir subir les regards concupiscents d'une plèbe biberonnées aux excentricités du port. Même si de port, il n'en a point, pas plus que de populace hébétées et hors des convenances. La seule personne qui semble lui prêter attention est une drôle de petite créature, orange, aux yeux noirs et aux sourcils sournois.

« Génial ! Ma première soirée d'enterrement de vie de garçon et j'attire l'attention du plus étrange des habitués. Quoiqu'il faut lui reconnaître une certaine prestance. J'envie son tarin. »
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 15:39
#cc6600
#0000cc
«  »



« Mais la chance est partagée, Dave. Moi je m'appelle Johnny...enfin, je veux dire, Pamela. Ou Daphnée ?
– Je préfère Hayate  (réplique 1, adapte à ta guise)
– Mais vous pouvez m'appeler Haya. »




« Oh ben ça alors ! Il n y' a pas de prix sur les menus ! C'est le rêve.
– J'ai les prix moi. C'est loin d'être gratuit. (réplique 2, n'hésite pas à adapter)
– C'est vrai ? Bon, ben alors on ne prendra que deux exemplaires de chaque plat avec un magnum de champagne. Si vous ne conduisez pas non plus, on pourrait en prendre deux.
– réplique  »

« Oh ben..intéressant ce petit doigt qui ne sert à rien. Comment vous l'appelez ?
 – Le petit doigt..»

« Il va de soi qu'en tant que femme indépendante, je tiens à partager les frais. Je tiens même à tout payer et ça, ce n'est pas négociable !
 – réplique  »



« Si vous voulez bien m'excusez, je vais aller me repoudrer le nez. Je tâcherai de lui offrir autant de superbe que le vôtre. »



« Dites...euh...pourquoi on n'a pas les cinq étoiles ? On a tout mangé.
– réplique expliquant que le principe du jeu consiste en un randez vous galant
– Oh ! Question.
– Réponse !
– Qu'est-ce qui va se passer si on n'obtient pas les cinq étoiles ?
– Je suppose que nous devrons recommencer.
– Mais si on n'a plus faim ?
– On peut aussi être condamnés à conserver nos nouveaux corps.
– Ah bon...»


la suite est soit à la fin de mon post, soit pour le tien, à ta guise.


« Euh. Johnny ? Il faut que je vous dise quelque chose. Votre corps. Il est malade. »

« Vous êtes humain, mais mutant. Votre sang peut contaminer tous les autres humains et faire de vous un pariah, un patient zéro. Ce que je veux vous dire c'est que... enfin, vous ne pourrez pas rentrer chez vous. Il vous tueront. »









-Je préfère encore Hayate.

-Je les ai moi et je peux te dire qu'ils se sont pas fait chier avec...

-Ce corps ne mange pas autant.  Fait gaffe il ne repassera pas la porte d'entrée si tu le gaves ! Par contre le Magnum... Je ne dis pas non ..

-si la femme indépendante voudrait bien utiliser ma bourse, ça m'arrangerait.

-réplique pour le principe: "je suppose qu'à leur goût nous manquions de romantisme. C'est sensé être un rendez-vous galant.

-on peut aussi être condamnés à conserver nos nouveaux corps... Ce qui, entre nous, me dérange un peu.
-faisons durer nos milkshake.

-oh ! Ne force pas trop ! Tu es déjà toute en beauté ! -> apparition d'un étoile

-"Alors ... Certe j'ai chaud avec ce pellage et je ne me suis jamais sentie aussi lourde mais de là a dire que je suis malade... Que veux tu dire ?"
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 17:25
« La chance est partagée, Dave. Appelez-moi Johnny...enfin, je veux dire, Pamela. Ou Daphnée ?
– Je préfère encore Hayate.
– Mais vous pouvez m'appeler Haya. »

La première étoile fige sa lumière. Johnny sourit à la petite boule de poils qui fait tomber un verre en posant ses paluches sur la table. Les couverts ne tardent guère à perdre leur formation parallèle, ce qui donne à leur manche un aspect plus fragmenté, crénelé. Une aubaine pour les mains du mutant malhabile. Johnny, lui, apprend à se faire à cette peau nue. Il lui semble d'ailleurs constater que ses bras sont loin d'être imberbes, même s'il ne comprend pas l'utilité de petits poils si fins qu'ils seraient bons à remplumer un oreiller. Ils prennent les menus et conversent.

« Oh ben ça alors ! Il n y' a pas de prix sur les menus ! Génial !
– Je les ai moi et je peux te dire qu'ils se sont pas fait chier avec...
– C'est vrai ? Bon, ben alors on ne prendra que deux exemplaires de chaque plat avec un magnum de champagne. Si vous ne conduisez pas non plus, deux magnums.
– Ce corps ne mange pas autant.  Fait gaffe il ne repassera pas la porte d'entrée si tu le gaves ! Par contre le Magnum... Je ne dis pas non..  »

Les plats arrivent sans temps de chargement. Le couple mal assorti se détend et entame les victuailles. Johnny mange de bon coeur parce qu'il n'est pas habitué à la vraie nourriture, Hayate parce que son corps réclame ripaille avec la férocité d'un loup-garou dans un enclos à lemmings. La seconde étoile brille. Sans cesser de se distendre l'estomac, Johnny déclare, frivole :

« Il va de soi qu'en tant que femme indépendante, je tiens à partager les frais. Je tiens même à tout payer et ça, ce n'est pas négociable !
– Si la femme indépendante voudrait bien utiliser ma bourse, ça m'arrangerait.
– Ah bon... »

Le seconde étoile s'éteint. Hayate le remarque, contrairement à Johnny qui mange, moins enthousiasmé par l'orgie de calories. Quelques questions s'échangent. Le boulot, la famille, l'univers. Hayate peine à séduire la superbe femme qui lui ressemble un peu trop, tandis que Confetti n'envisage pas une seule seconde un baiser étoilé avec son frère jumeau. Le défi se complique. Après quelques minutes sans toucher à ses assiettes, Johnny se lève de table.

« Si vous voulez bien m'excusez, je dois me repoudrer le nez. Je tâcherai de lui offrir autant de superbe que le vôtre.
– Oh ! Ne force pas trop ! Tu es déjà toute en beauté !»

Il offre un sourir féminin. La seconde étoile s'allume au-dessus de sa tête alors qu'il cherche le logo à jupe.Ce serait le bon moment de filer.

Rien. Ni rideau, ni toilettes. Seulement des miroirs. Pourtant, il se sent soulagée. Dans son reflet, il mire ce qu'il pourrait demeurer. Une femme humaine, loin d'être libre, mais saine. L'envie d'échouer est là, mais il se sent égoïste. Hayate, la vraie, n'a pas choisi d'être mutante, pas plus que lui. Quel être serait-il d'imposer son fardeau à une innocente ? La troisième étoile s'allume. Confetti soupire et regagne son siège, alourdie.

« Dites...euh...pourquoi on n'a pas les cinq étoiles ? On a tout mangé.
– Je suppose qu'à leur goût nous manquions de romantisme. C'est sensé être un rendez-vous galant.
– Oh ! Question.
– Réponse !
– Qu'est-ce qui va se passer si on n'obtient pas les cinq étoiles ?
– Je suppose que nous devrons recommencer.
– Mais si on n'a plus faim ?
– On peut aussi être condamnés à conserver nos nouveaux corps... Ce qui, entre nous, me dérange un peu.
– Ah bon...»

Il se renfrogne. Elle l'interprète comme une vexation, pourtant aucune étoile ne décline. En vérité, il a de la peine. Pour elle.

« Faisons durer nos milkshake. »

Ils trinquent. En dépit de ses épaisses moustaches de mousse, Johnny lui parle sans moquerie.

« Il faut que je vous dise quelque chose. Votre corps. Il est malade. »

Elle ne comprend pas.

« Wai j’ai chaud avec ce pelage et je me suis jamais sentie aussi lourde mais dire que je suis malade… Tu peux m’expliquer ? »

Elle ne comprend pas...

« Vous êtes mutahumain. Votre sang contamine tous les autres humains et les transforme. Vous ne pourrez pas rentrer chez vous. Il vous tueront. »
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 19:02
«..Et maintenant, si vous me voyez disparaître sous la table, c'est que me tiens debout. Haaaa! Ha! ha!»

C'est sur cet ultime éclat de rire de sa tablée que le mètre de Johnny saute du tabouret pour avancer à petits pas empotés vers les sanitaires. Ces derniers se résument à une porte en bois vermoulu donnant sur une ruelle de boue incertaine, où d'autres badauds viennent évacuer leurs excès, sans ordre ni rangement préétablis. Aucun réparateur n'avait cru bon de colmater la fuite du ciel depuis l'après-midi. La chasse d'eau garantie, il reste au petit mutant à éviter d'empoisser sa fourrure. Heureusement pour lui, il ne verra jamais la souillure des bas-quartiers de Port Mizuette, pas plus qu'il ne regrettera un odorat très développé au sein des remugles nauséabonds de ses entrailles infectieuses.

Ce soir-là, la porte rongée par l'humidité et les plus intrépides rongeurs s'ouvre sur un portail rougeoyant, fait de lents remous laiteux comme la pelure d'une géante gazeuse. Johnny avise l'antre mystérieux offert à lui. L'entité gargouille de ses boursoufflures opalines et mutiques. Le message de la barricade est incontestable. Johnny, dont la fourrure hirsute a pris la teinte de flammes figées dans le temps, est considéré averti.

« Tiens ! Intéressant, ce rideau en taffetas... »

Il pousse le voile en se disant que la serviette est toute trouvée quand un puissant flash l'oblige à fermer les yeux.

« Oh ben oh ! Qui c'est qui a allumé la lumière ? »

Il frictionne ses prunelles. Est-ce déjà le matin ? Il est vrai qu'il ne sent pas la pluie, pas plus que la froideur caractéristique des lieux. Même la puanteur a fait sa nuit. Johnny ose un coup d'œil.

L'endroit où il se trouve est blanc et pire que tout, propre. Épuré même. Le carrelage lui évoque les haciendas de San Antonia et ses nombreux trafiquants fortunés. Johnny oublie un instant sa vessie et rebrousse chemin. L'issue menant à sa bonne vieille taverne est peinte en blanc et entourée de façon assez grossière d'un gros trait noir. Il la pousse, sans plus de précaution qu'à l'accoutumée, pour se retrouver nez à nez avec un homme blanc, chauve, avec des triangles en guise de nœud papillon et des moustaches dessinées aux traits de crayon noir. Le bonhomme, affable, vomit une énorme bulle où se gravent des lettres anguleuses.



« Pardon de vous déranger, mademoiselle. Mais monsieur vous fait savoir qu'il arrive. Puis-je vous indiquer votre table ?
- Ah d'accord ! Je ne sais pas ce que vous avez tété de la soirée, mais servez-m'en un double et sans faux col ! Oh, cette voix...aiguë et claire. J'ai trop forcé sur le chant ce soir. Note que je n'ai rien perdu de ma suavité. »

Le garçon de salle guide Johnny. La pièce est grande, carrelée d'un damier blanc et noir. Certains murs sont coloriés d'une monochromie impeccable, pastel. Le bleu et le rose s'alternent à chaque arête délimitant les reliefs de la salle. Le plafond, blanc, farouchement éclairé, offre un renfoncement où trônent cinq grosses étoiles dont la première clignote. Mais ce qui étonne le plus Johnny, c'est que tout semble à sa mesure. Tables, fenêtres, sièges et même les gens.D'une bulle polie, on l'invite à rejoindre un des divans couleur cerise. Johnny s'exécute et se fige, regard baissé sur ce corps sans poils, élancé, d'une beauté immaculée dans un écrin encré du plus profond noir. Une étoffe à la découpe sommaire, mais d'un prompt renfort en ces lieux où la lumière, crue, refuse les ombrages pour ne révéler que les contours des corps. Tout autre coloris aurait offert un effet hyalin aux courbes nouvellement réparties de Johnny. S'il peut accepter d'être qualifié de damoiselle, il lui semble un peu prématuré de devoir subir les regards concupiscents d'une plèbe biberonnée aux excentricités du port. Même si de port, il n'en a point, pas plus que de populace hébétée et hors des convenances. La seule personne qui semble lui prêter attention est une drôle de petite créature, orange, aux yeux noirs et aux sourcils sournois.

« Génial ! Ma première soirée d'enterrement de vie de garçon et j'attire l'attention du plus étrange des habitués. Quoiqu'il faille lui reconnaître une certaine prestance. J'envie son tarin. »
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 20:10
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Johnny Confetti
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Re: Interfofo 19• Dim 16 Juin - 20:39
« La chance est partagée, Dave. Appelez-moi Johnny...enfin, je veux dire, Pamela. Ou Daphnée ?
– Je préfère encore Hayate.
– Mais vous pouvez m'appeler Haya. »

La première étoile fige sa lumière. Johnny sourit à la petite boule de poils qui fait tomber un verre en posant ses paluches sur la table. Les couverts ne tardent guère à perdre leur formation parallèle, ce qui donne à leur manche un aspect plus fragmenté, crénelé. Une aubaine pour les mains du mutant malhabiles. Johnny, lui, apprend à se faire à cette peau nue. Il lui semble d'ailleurs constater que ses bras sont loin d'être imberbes, même s'il ne comprend pas l'utilité de petits poils si fins qu'ils seraient bons à remplumer un oreiller. Ils prennent les menus et conversent.

« Oh ben ça alors ! Il n'y a pas de prix sur les menus ! Génial !
– Je les ai moi et je peux te dire qu'ils se sont pas fait chier avec...
– C'est vrai ? Bon, ben alors on ne prendra que deux exemplaires de chaque plat avec un magnum de champagne. Si vous ne conduisez pas non plus, deux magnums.
– Ce corps ne mange pas autant. Fais gaffe, il ne repassera pas la porte d'entrée si tu le gaves ! Par contre le Magnum... Je ne dis pas non.. »

Les plats arrivent sans temps de chargement. Le couple mal assorti se détend et entame les victuailles. Johnny mange de bon cœur parce qu'il n'est pas habitué à la vraie nourriture, Hayate parce que son corps réclame ripaille avec la férocité d'un loup-garou dans un enclos à lemmings. La seconde étoile brille. Sans cesser de se distendre l'estomac, Johnny déclare, frivole :

« Il va de soi qu'en tant que femme indépendante, je tiens à partager les frais. Je tiens même à tout payer et ça, ce n'est pas négociable !
– Si la femme indépendante voudrait bien utiliser ma bourse, ça m'arrangerait.
– Ah bon... »

La seconde étoile s'éteint. Hayate le remarque, contrairement à Johnny qui mange, moins enthousiasmé par l'orgie de calories. Quelques questions s'échangent. Le boulot, la famille, l'univers. Hayate peine à séduire la superbe femme qui lui ressemble un peu trop, tandis que Confetti n'envisage pas une seule seconde un baiser étoilé avec son frère jumeau. Le défi se complique. Après quelques minutes sans toucher à ses assiettes, Johnny se lève de table.

« Si vous voulez bien m'excusez, je dois me repoudrer le nez. Je tâcherai de lui offrir autant de superbe que le vôtre.
– Oh ! Ne force pas trop ! Tu es déjà toute en beauté !»

Il offre un sourire radieux. La seconde étoile s'allume au-dessus de sa tête alors qu'il cherche le logo à jupe.Ce serait le bon moment de filer.

Rien. Ni rideaux, ni toilettes. Seulement des miroirs. Pourtant, il se sent soulagée. Dans son reflet, il mire ce qu'il pourrait demeurer. Une femme humaine, loin d'être libre, mais saine. L'envie d'échouer est là, mais il se sent égoïste. Hayate, la vraie, n'a pas choisi d'être mutante, pas plus que lui. Quel être serait-il d'imposer son fardeau à une innocente ? La troisième étoile s'allume. Confetti soupire et regagne son siège, alourdie.

« Dites...euh...pourquoi on n'a pas les cinq étoiles ? On a tout mangé.
– Je suppose qu'à leur goût nous manquions de romantisme. C'est censé être un rendez-vous galant.
– Oh ! Question.
– Réponse !
– Qu'est-ce qui va se passer si on n'obtient pas les cinq étoiles ?
– Je suppose que nous devrons recommencer.
– Mais si on n'a plus faim ?
– On peut aussi être condamnés à conserver nos nouveaux corps... Ce qui, entre nous, me dérange un peu.
– Ah bon...»

Il se renfrogne. Elle l'interprète comme une vexation, pourtant aucune étoile ne décline. En vérité, il a de la peine. Pour elle.

« Faisons durer nos milkshakes. »

Ils trinquent. En dépit de ses épaisses moustaches de mousse, Johnny lui parle sans moquerie.

« Il faut que je vous dise quelque chose. Votre corps. Il est malade. »

Elle ne comprend pas.

« Wai j’ai chaud avec ce pelage et je me suis jamais sentie aussi lourde mais dire que je suis malade… Tu peux m’expliquer ? »

Elle ne comprend pas...

« Vous êtes mutahumain. Votre sang contamine tous les autres humains et les transforme. Vous ne pourrez pas rentrer chez vous. Ils vous tueront. »
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Re: Interfofo 19• Mer 14 Aoû - 1:03
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Re: Interfofo 19

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