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Description de San Antonia
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Description de San Antonia• Dim 22 Oct - 17:52
Description de San Antonia Meiko_10

On m’a demandé de vous enregistrer une bande pour parler des régions de Replicare. Je vais d’abord me présenter moi. Je m’appelle Meiko, guide du Secteur 9 et la vôtre sur cette section. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je dois vous rappeler ce qui définit les frontières de nos provinces.

Nous ne traçons pas de trait sur une carte pour délimiter les territoires provinciaux. Nos têtes pensantes ont déterminé que cela ne ferait que renforcer l’animosité entre voisins et que, tôt ou tard, des guerres d’influence allaient nous diviser. Il fallait un élément incontrôlable par notre société pour répartir les terres de façon juste, à défaut d’équitable. Les frontières sont donc déterminées par les biomes, des sortes de climats dominants.

Nous avons le dévasté pour Archan, avec sa pollution, son terrain plat et sa stérilité. Le tempéré pour Vall, avec ses collines, sa verdure et sa grande habitabilité. Le sec pour Dahikar, avec ses déserts de roche et de sable, ses tempêtes et son soleil battant. Le polaire pour Qulleqipok, avec ses étendues neigeuses, ses montagnes et ses lacs gelés. L'insulaire pour Mice, avec ses îles, son humidité et les aléas que le Voile exerce sur elles. Le Voile ne possède pas de définition autre que la corruption. C’est un biome de mort.

Description de San Antonia Img_1710


San Antonia (province)

Le climat de San Antonia est tropical. Si vous venez de Vall, depuis le Nord, vous sentirez que vous approchez sa terre meuble et ce malgré les nombreux travaux opérés pour relier par routes et voie ferrée Magmirac à New Eigon, la capitale de la province.

La cité est bâtie entre la Mer Micéenne à l’Ouest et le Lac Chiltique à l’Est. Je vous détaillerai ce dernier plus tard. Au-delà du lac, la province étend ses terres jusqu’à ce que la chaleur du désert de Dahikar assèche la boue et aridise les sols. La transition entre les deux provinces, Jamalila, offre toutefois nombre d’oasis et zones boisées aux panoramas paradisiaques. C’est également du désert que vous pourrez voir au mieux les terres sudistes de San Antonia, à savoir une étendue à perte de vue de jungle, de brume et de marécages. Si bien que même depuis New Eigon on ne connaît que sommairement la cartographie de cette forêt où seuls quelques hameaux et haciendas, les manoirs locaux de puissants, poussent çà et là au milieu du bayou, avant de laisser place aux territoires des bandits et révolutionnaires costarojans.

Ces criminels ne sont pas la seule source de danger. La jungle de San Antonia comporte nombre de plantes toxiques et monstres porteurs de maladies inconnues auxquels il vaut mieux ne pas avoir affaire. Si vous aimez collectionner les insectes, prévoyez un musée pour y punaiser vos plus redoutables spécimens. On dénombre également la présence de reptiles de tailles inégalées ailleurs, mis à part dans les eaux du Sud de la Mer Micéenne.

New Eigon entreprend une série de déboisements pour conquérir le terrain, mais cela a de nombreux revers. Moins de végétation réduit l’absorption des pluies, détruit des plantes très utiles à la médecine et a tendance à ramener des bêtes en manque de terrain de chasse en zones habitées. Heureusement pour la monde sauvage, la classe dominante de New Eigon s’oppose à la déforestation intensive. On dit que c’est parce qu’elle leur sert de cache à activités douteuses, voire à aider les rebelles costarojans, mais personne n’a pu le prouver. En revanche, un effort est mis pour le survol de la région en vue de sa cartographie et de l’exploration de ses terrains inconnus. La brume rendant le champ de vision relativement restreint, nous ignorons encore la dimension finale de la zone boisée. Cela étant dit, la brume et les dangers de navigation demeurent un problème mineur comparés aux attaques de créatures dont le brouillard est un terrain de chasse. De plus, elles n’ont, elles, aucune difficulté à s’y repérer. Nos chercheurs tentent de comprendre comment les monstruosités naviguent afin de tenter de reproduire leurs astuces par la technologie.

Puisque je suis amenée à vous évoquer encore plusieurs fois les costarojans, laissez-moi vous résumer sommairement la naissance de ce groupe rebelle, ou révolutionnaire selon les points de vue. Je n’entrerai pas dans les détails car mon but est uniquement de vous faire comprendre la différence avec le peuple de San Antonia vu dans sa globalité lors de notre visite. Vous trouverez davantage d’informations dans [des ouvrages historiques] dédiés au conflit entre les antoni et costarojans.


Costa Roja

Je vous ai parlé de la jungle, des marais et de la boue qui composent le sol de San Antonia, mais il ne vous échappera pas, si vous longez la côte, que la pierre y est également présente. Seulement, vous la constaterez roussie par la rouille. Le minerai étant riche en fer et baigné dans l’humidité, la majeure partie des pierres sur lesquelles vous tomberez seront rouges. C’est ce coloris qui a valu à la région son nom de Costa Roja lors de sa découverte par les pionniers. On dit d’ailleurs que ce qui devient par la suite New Eigon était à la base une zone de pierre "miraculeusement" épargnée par la rouille et suffisamment massive pour y faciliter les fondations du monastère originel. Je n’ai légalement pas le droit de vous le nommer. Cependant, je peux vous dire qu’il est ce qu’on appelle aujourd’hui Respendida, le quartier général de l’inquisition sidéraliste. Ce lieu sera davantage détaillé plus tard.

Soit, Costa Roja était le pré-San Antonia actuel et comprenait à l’époque les territoires explorés, à savoir le Lac Chiltique, les fondations de New Eigon et une parcelle de côte. Il y avait également des sols cultivables au Nord du monastère et l’entrée de la forêt, mais aucun document ne délimite précisément ces zones. En revanche, les archives retrouvées dans l'édifice font état de bastions enfoncés dans la jungle et, si les écrits sont fiables, certains campaient au-delà de la frontière connue actuelle. Beaucoup pensent que les costarojans vivent actuellement dans ces anciens fortins et nombre d’éclaireurs sont à leur recherche.

Les costarojans sont donc les pionniers de San Antonia. Lors de la chute d’Eigon, à la première moitié du siècle, les eigoners ont migré sur le continent Est – le nôtre – pour prévenir des dangers du Voile et avoir une nouvelle vie ici. Eigon était une province puissante, étroitement liée à Archan. Sans sa chute, Vall ne serait probablement pas l'enfant chéri d'Archan. Comprenez donc que les rescapés ont été choyés. Des terrains leurs ont été cédés en vue de leur assimilation et tout s’est globalement bien passé partout. Partout, sauf à Costa Roja.

Les eigoners, très liés au pouvoir d’Archan, ont dénoncé un désir grandissant des costarojans à faire sécession. Ces derniers ont toujours nié et accusé les eigoners de trouver des faux prétextes à les coloniser. J’ignore qui a tort. Il est certain que la culture costarojan a toujours été portée sur l’indépendance et la primauté données aux locaux au détriment du bien commun. Les costarojans peuvent encore aujourd’hui prétendre qu’Archan avait un parti pris, mais là j’ai de sérieux doutes, nonobstant mes origines archaniennes.

Une vision neutre du conflit consisterait à dire que tout a reposé sur des dilemmes qui ne pouvaient aboutir à une fin heureuse. Archan Capitale a fait de son mieux pour appeler les camps à s’apaiser, mais la parole d’un externe au terrain en crise n’a pas souvent un impact positif. Les eigoners ont mené des assauts dans les médias, les costarojans dans les rues. Tout le monde a pris les premiers-nés en grippe, qui renforçaient par leur véhémence la violence de leur opposition. Quand leur résistance a été vue par tous comme une rébellion, Costa Roja devait changer de nom.

New Eigon naquit et le territoire en dehors du monastère fut appelé San Antonia, nom alors réservé à la zone fertile du désert de Dahikar, qui accepta de redélimiter ses frontières. Les eigoners, eux, acceptèrent de se fondre dans cette nouvelle province en se faisant désormais appeler eigonians et eigonianes. Une partie des costarojans accepta également la conversion. Ceux qui ont gardé leur nom d’origine sont aujourd’hui la part des rebelles farouchement opposés à la création de San Antonia et, pire que tout, New Eigon , dont le nom leur apparaît terriblement provocateur. Voilà ce qu’est, ou était, Costa Roja.

Aujourd’hui, il en reste surtout les pierres rouillées le long de la côte de des plages de sable rosé ou rougi là où la forêt et la boue ne prédominent pas. C’est désormais l’inquisition qui sert de médiateur entre les deux camps et occupe l'ancien monastère. Elle est efficace, mais implacable et certains eigonians ironisent sur le fait que le vainqueur final de la guerre aura été Archan. À la décharge de ces rumeurs, il faut admettre que l’esprit sécessionniste de la province du Sud est désormais sous bonne garde.


Lac Chiltique

New Eigon a pour particularité notable de posséder un barrage : le barrage Sorgel. Cette infrastructure ne bloque pas les eaux du lac avant qu’elles ne rejoignent la mer, mais bien la mer elle-même pour faire s‘écouler ce qui compose les eaux du lac. En passant par un traitement redoutable d’efficacité, l’eau rejetée dans le lac est douce et si propre qu’on peut l’utiliser pour ses ablutions ou consommer les poissons qui vivent dedans. Ce processus de désalinisation a transformé, au fil des ans, une ancienne poche d’eau boueuse en un immense lac cristallin aux abords de la ville et toujours à peu près correct tout le long de son bassin principal en forme de sourire. Il s’étend jusqu’aux zones plus chaudes de Jamalila, le territoire de l’Est. Il (le lac) part également, sous forme de poches annexes et des plus petits cours d’eaux, vers la jungle du Sud où ce qu’on appelle le bayou continue à approvisionner les quelques eigonians excentrés et les alligators friands des cadavres et poissons égarés venus s’aventurer trop loin du grand bleu.

Tout le long de sa bordure, le Lac Chiltique est foyer de nombreux petits ports de pêcheurs, mais surtout du Chiltic Port, rattaché à New Eigon et où de nombreux navires sont fabriqués. Je dis bien navires et non bateaux car il existe un système d’écluse jumelé au barrage Sorgel pour permettre à tout bâtiment maritime en contrebas de remonter jusqu’au niveau de la mer pour y prendre le large. De  plus, l’import de navires est possible mais sous réservation et contrôle militaire uniquement. L’opération est longue et les autorités de New Eigon très vigilantes sur cette portion d’eau faisant frontière avec la forêt où les criminels séjournent. Le fait de focaliser sur l’export évite aussi une concurrence déloyale pour les exploitants locaux du lac et leur garantit une relative tranquillité pour travailler aux chantiers. Personne ne semble s’en plaindre et certainement pas la faune aquatique.

Car si les eaux troubles de la forêt promettent mille mauvaises rencontres, le Lac Chiltique est conquis et filtré. Les poissons comestibles y pullulent et il demeure rare de trouver un serpent géant ou un aligator venu se risquer à la vigilance des pisciculteurs. On trouve également des tortues et batraciens de toutes peaux, dangereux mais facilement esquivables pour qui n’a pas la sottise de les embêter. Les gobeurs de moustiques sont appréciés car ces indésirables semblent, eux, présents où que vous soyez. Cela étant dit, la baignade est possible et il est rare que le lac soit trop froid pour être pratiqué par petits et grands. Il est toutefois déconseillé de s’y risquer trop loin de la ville, les rapts et attaques d’animaux sauvages restant possibles en dehors de la vigilance de New Eigon. Pour les amoureux de la nature, se balader en barque offre bien des motifs à se réjouir aux aurores et crépuscules, lorsque les animaux viennent s’abreuver le long de la berge.

Je suis tenue d’insister sur le fait que l’eau du lac est propre, mais non-potable. Si vous vous risquez à vous y désaltérer sans l’avoir faite bouillir, vous risquez des parasites intestinaux ou de forts désagréments par où votre organisme jugera bon d’évacuer ce qui lui cause du mal. Par contre, vous laver ou laver votre linge sont sans risque.


Jamalila

Il s’agit ni plus ni moins de la parcelle de terrain cédée à San Antonia par Dahikar lorsque Costa Roja fut convertie. Le peuple dahikari n’a ni rancunes, ni revendications concernant cette région. On constate simplement qu’ils continuent à y faire boire leur bétail et à s’y installer pour commercer avec les antoni. La cohabitation se déroule sans heurt et il devient difficile de savoir d’un bivouac à l’autre qui sont du désert et qui viennent de la jungle. Jamalila est, de fait, devenue une route commerciale appréciée car on y trouve de l’eau et assez de citoyens pour y assurer la sécurité. C’est également un poste d’échanges d’informations entre les deux provinces et un endroit où même un costarojan peut se balader en relative quiétude.

Le fait est que peu d’inquisiteurs ou militaires eigonians visitent la zone qui a conservé, comme d’un commun accord, un aspect apolitique et apatride. Les shérifs, administrateurs assermentés chargés de faire respecter la loi eigoniane, remplissent leur cahier des charges provenant de la capitale tout en veillant à ficher une paix royale aux habitants de leurs villages. Les exceptions existent mais il semblerait que personne à New Eigon ne désire perdre son temps et son crédit politique à fourrer son nez dans une zone qui demande très peu de maintenance pour permettre aux marchands d’enrichir New Eigon. En contrepartie, il est rare qu’une demande d’aide d’une bourgade de Jamalila reçoive avec entrain l’aide de la ville. Il faut en général insister ou convaincre des risques pour la stabilité de la région pour que New Eigon daigne dépêcher les denrées ou la main d’œuvre quémandées. Si bien que les shérifs vont davantage compter sur les groupes de mercenaires qui ont flairé le filon ou les gros éleveurs pour régler la plupart des litiges de la région.

Vous reconnaîtrez aisément les bourgades de l’Est lointain. Quand elles ne sont pas un ensemble de tipis, elles se présentent le plus souvent sous la forme d’une rue principale côtelée de maisons en bois à un ou deux étages. Certaines sont même faites de bungalows, sorte de maisons d’un étage et demi avec un toit à peine pentu, faciles à fabriquer avec le bois environnant. Il n’est pourtant pas rare que le bois des constructions de Jamalila proviennent des quatre coins de Replicare selon la bourse des fabricants. Certains s’offrent même le luxe du stuc pour donner un effet pierre, comme les maisons des riches propriétaires de la ville. Il n’est pas rare de trouver ici des résidences secondaires d’eigonians, désireux de passer leurs vacances loin de l’humidité ou pour simplement profiter du sable blanc de la région.

En outre, les saloons y sont réputés pour leurs spectacles, leurs alcools et leurs joueurs professionnels. Tous les jeux de cartes s'y pratiquent et nombre de vacanciers sont repartis à dos d'âne après avoir perdu leur chemise. Jamalila offre également d’imposants monceaux de roche brune et de canyons. Evidemment, aucun d'entre eux ne peut se prétendre profond en comparaison de ce trou sans fond qu'on appelle La Faille.


La Faille

Aussi appelée Chute de Remius en hommage au découvreur de l’endroit, La Faille est une plaie béante dans la terre meuble de San Antonia au Sud-Est de la province explorée et donc au Sud de Jamalila. La roche qui compose le pourtour de la fosse est un mélange de boue, de roche digérée et de sucs des créatures qui nichent dedans. La matière ressemble à du goudron séché grisâtre ou maronasse et suffit, par sa seule apparence, à faire rebrousser chemin à n’importe quel être sain d’esprit. Si vous alliez jusqu’au bord de La Faille, vous verriez que son dénivelé s’évanouit dans l’obscurité. Si vous y lanciez une torche, elle tomberait jusqu’à ce qu’elle percute une paroi porteuse, vous faisant comprendre que le trou n’est pas droit mais forme de légers slaloms tout le long de sa vertigineuse descente.

Les quelques explorateurs qui se risquent à cartographier l’antre font mention d’alcôves qui servent de nid à des bêtes volantes de formes diverses. Les ailes de chauve-souris semblent récurrentes dans ces endroit où les monstres doivent pouvoir voler et s’accrocher aux murs. On rapporte également la présence de galeries artificiellement creusées aux odeurs nauséabondes et émanations mortelles pour les bronches humaines. Quant à l’exploration pure de La Faille par le bas, elle n’a jamais abouti. La ruche n’aime pas être dérangée et semble savoir que couper un câble condamne le sot qui a voulu s’enfoncer un peu trop loin dans les entrailles de la gorge. Les autorités ne désirent pas habituer la faune locale au plaisir de la chair humaine, aussi aucune expédition officielle n’y est autorisée.

La contrebande existe toutefois. Bien sûr, un trou sans fond est un endroit parfait pour jeter ce qu’on ne veut jamais voir remonter. L’expédition n’est pas monnaie courante pour autant, l’endroit étant loin des zones habitées, impraticable par voie aérienne à cause des volatiles et même très dangereux par le sol pour la même raison. Les seuls qui peuvent à peu près s’aventurer là sans risque sont les dresseurs, majoritairement dahikari, dont certaines tribus ont pour rite de faire une offrande à La Faille ou, pour certains, de dompter une des créatures ailées. Si vous vous demandiez pourquoi il y a des étables au Secteur 19 d’Archan Capitale, voilà la réponse.

Les montures ailées sont, pour la plupart, issues de l’élevage, mais seules celles capturées dans La Faille permettent aux cavaliers de retourner voler dans la zone sans se faire harceler par la nuée volante. Cet atout ne leur offre pas pour autant l’opportunité de descendre, du moins pas au-delà de quelques mètres à l’intérieur de la plaie. Les initiés servent souvent de secouristes ou rabatteurs pour les éventuels égarés. Il serait peu probable que seuls les dahikari aient appris à monter ces monstres. La région étant quasi en terrain hostile, impossible de savoir combien de costarojans ont appris à dompter la faune. Tout ce dont on peut être sûrs, c’est que la ruche n’obéit pas à une volonté humaine mais à quelque chose qui échappe à notre savoir. Les montures ailées étudiées n’ayant aucune trace de corruption du Voile, la théorie d’une abomination n’a pour l’instant aucun mobile suffisant à en interdire l’exploitation. Les modèles d’élevage ne sont par pour autant monnaie courante. Les spécimens en vente sont très onéreux et il faut un permis spécial pour devenir acquéreur.

Vous pourrez entendre de nombreux mythes concernant La Faille. On l’entendrait murmurer, rugir ou on la constaterait à une place différente d’une décennie à l’autre, comme si elle était vivante. Les exologues et archivistes affirment que tout est faux. Les histoires folkloriques semblent plus difficiles à dompter que les monstruosités de ce monde. Ceux qui devraient véritablement bouger, par contre, c'est nous. Il est temps d'entrer à New Eigon et d'en découvrir les quartiers.


New Eigon ( capitale de San Antonia )

Cette ville est fascinante de par ses paradoxes. Elle est à la fois un tragique théâtre de guerre civile et un carrefour commercial majeur du continent, une ville en partie en ruines et un berceau de développements technologiques.

Pour dépeindre grossièrement l’allure générale de la ville, nous dirons que c’est coloré. L’argile abondant dans la région, ainsi que le bois, ont permis de bâtir la plupart des habitations. Des toits en chaume chapeautent les plus modestes tandis que les tuiles rouges bombées, pour conserver la fraîcheur, garnissent les plus aisées. Les murs des bâtiments sont naturels pour tout ce qui concerne l’administration et les services publiques. Tous les autres sont peints et arborent des armoiries ou décorations sur les volets. Si l’effet est très joli et un véritable charme pour l’œil du touriste, il s’agit en vérité des signes d’influence de la classe dominante.

Avec la guerre entre costarojans et eigonians, le chaos s’est installé. Comme dans tout conflit, un groupe plus débrouillard que les autres a tiré les marrons du feu et gagné en influence. Cette mafia a tantôt rendu services aux petites gens pour gagner leur respect, tantôt opéré des règlements de compte dans les rues pour neutraliser la concurrence. Au final, des traités et fusions de camps jugés respectables par les gens du milieu ont donné une forme faussement propre des nouveaux seigneurs de New Eigon. Il se sont faits appelés Doms, pour dominants.

Chacun de ces roitelets porte le titre de Dom avant son nom et possède sa belle maison dans les quartiers protégées, son blason et sa couleur. Les Doms se font toujours la guerre mais de façon bien plus indirecte et civilisée. Ils se protègent les uns les autres de toute menace extérieur tout en tentant de convertir les maisons des civils en contrebas à leur blason. Même si personne n’est dupe, tout le monde fait comme si leur pouvoir était légitime. Après tout, chaque province a dû s’arranger d’une façon ou d’une autre pour s’organiser et le fait est que les Doms réduisent grandement le taux de criminalité, collaborent avec l’armée et veillent à protéger les marchands de tous horizons pour conserver à New Eigon une place stratégique du commerce. Le fait que la ville soit loin d’Archan et moins proprette idéologiquement que Magmirac en fait la plaque tournante de la contrebande victorienne.

Je suppose que les autorités préfèrent savoir où est le trafic plutôt qu’inutilement lutter contre. Toujours est-il que la capitale est plus ou moins sûre selon les quartiers tant que vous ne fâchez aucune des puissances en place. Que ce soit l’inquisition, les rebelles ou les Doms, votre vie ne vaudra pas bien cher dans cet endroit à si belle allure.

Toutefois, il est faux de dire que la capitale est une zone de chaos. Vous risquez bien plus de vols à la tire ou d’arnaques diverses qu’à Magmirac, mais le climat de guerre a au moins l’avantage de maintenir votre éveil et votre prudence. De plus, la population locale apprécie globalement la compagnie les étrangers, en particulier ceux qui ne veulent pas s’installer. Ils sont pour eux une fenêtre sur le monde et un moyen de transmettre des messages aux autres provinces qui ont tendance à les résumer à des terroristes ou des gens plus miséreux qu’ailleurs. Certes, l’écart de richesse entre les riches et les pauvres est grande, mais le peuple eigonian est très doué pour l’entraide, la débrouille et le recyclage. Le tout est d’éviter de suivre un habitant qui voudrait vous emmener hors des zones sécurisées. Certains ont compris l’utilité de paraître trop faibles et « authentiques » pour être des rabatteurs.

Sinon, vous remarquerez un goût général pour l’ostentatoire. Beaucoup de peintures à motifs chargés ornent les murailles de New Eigon. Les bâtiments en pierre ont des arches décorées, des pinacles exubérants de motifs davantage riches qu’harmonieux. Les gravures de fleurs, blasons et autres symboles locaux inondent les murs et les colonnes. Ce qui n’est pas sculpté est peint et vous trouverez de nombreux tableaux au format démesuré et fresques murales là où la guerre civile se fait plus rare ou clémente. Et même là où elle officie, l’art s’émancipe. Les graffitis et artistes de rue expriment des messages politiques, une sensibilité à quelque chose ou s’amusent simplement à recouvrir les tableaux des autres avec les leurs. Les dessins contiennent des indications cachées. Ce sont comme des messages que seuls les membres du gang auteur peuvent comprendre. De quoi allier l’utile à l’agréable...

La musique est également omniprésente. On joue dans les temples pour communier avec les fidèles, dans les rues marchandes pour égayer les terrasses de cafés en échange de quelques sils et près des dispensaires pour étouffer les gémissements des mourants. C’est comme je vous le disais ; la ville des paradoxes.

Pour débuter la visite des quartiers, nous allons à l’Ouest de la ville, au port. C’est par là que la plupart des gens découvrent la capitale et souvent aussi par là qu’ils en repartent. Prochaine escale : Triliers Harbor.
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Re: Description de San Antonia• Dim 11 Fév - 17:21
Triliers Harbor

Triliers Harbor est le port d'attache le plus fameux de Replicare. Il occupe une bonne partie de la côte et comprend avec lui les quais, les plages et bâtiments plantés le long de la digue. C'est là que transitent l’énorme majorité des marchandises entre les îles et le continent.

Quartier cosmopolite par excellence, les quais sont constamment bondés de monde et l'ordre quasi impossible à y maintenir, tant est qu'il est désormais de la responsabilité de chaque voyageur d'assurer la sécurité de ses biens. De nombreux groupes privés et mercenaires de tous poils se postent jour et nuit sur la grève dans l'espoir de gagner leur vie, par l’embauche ou la recherche d’informations bonnes à monnayer. Les Doms se montrent généreux avec les rapporteurs placés partout et c’est au quartier portuaire que le gros des scoops circulent. Permettre au puissant local d’entamer une nouvelle négociation juteuse est un métier comme un autre, tout comme trouver un modèle intéressant pour les peintres et photographes. Il arrive aussi que les guetteurs cherchent une proie facile à isoler pour la détrousser. Là aussi, les gardes n’interviendront que s’ils assistent aux méfaits, pour les plus honnêtes d’entre eux.

Le chambard de New Eigon n'épargne pas le grand port. Les échoppes éclairées de lampes colorées en papier offrent la lumière là où les nombreux groupes de musique itinérants s’occupent du son. Triliers Harbor a toujours ce petit côté carnaval perpétuel, les chars et les tenues à plume en moins. Les masques, par contre…

L’animation guillerette et entraînante forme un verni presque parfait pour oublier les tumultes de la région. La population artiste comme artisane fait tout pour appâter les négociants en herbe, tandis que les plus grosses compagnies privées assurent un meilleur service aux étrangers, comme l’assurance qualité ou la livraison comprise, en échange de prix bien plus prohibitifs. La facture débute pour tout arrivant dès le terminus où l’emplacement des navires se monnaie une fortune. Si vous venez en bateau ou en train, votre billet a été surfacturé pour couvrir cette dépense.

Le fait qu’une armada de navires de guerre protège l’ensemble des quais et que les fortifications de la ville montre des canons braquant tous azimuts suffit à dissuader les raids de pirates et divers bandits. Avec son lac apportant eau et nourriture, son contrôle des voies et peu d’angles pour se faire assiéger, on dit de New Eigon qu’elle est imprenable. Le port est une force tranquille soulignant cette certitude.

Une fois au sein de la population locale, vous aurez peu de voies ferrées accessibles et la foule de la région rend l’emploi de montures et diligences possible, à condition que vous soyez patients. Le meilleur moyen de se déplacer tout en échappant au gros de la foule demeure l'emploi des gondoliers, nombreux et aptes à emprunter tous les fleuves artificiels menant aux principaux centres d'intérêt, hôtels compris. Les gondoliers se protègent entre eux et se reconnaissent tous par leurs tenues bariolées un peu ridicules, mais nécessaires à leur propre sécurité. Certains ont même avec eux un second pour s'occuper des bagages lourds et assurer la défense du convoi en cas de problème. Les attaques fluviales demeurent, mais de proportion bien moindre par rapport aux raids opérés sur les piétons ou les calèches souvent embourbées dans la masse humaine. Surtout, vous remarquerez qu’aucun de ces fleuves ne rejoint la mer. Les gondoles ont le monopole de la circulation dans ces routes d’eau au courant imperceptible et à la profondeur inapte à noyer un adulte debout.

Les quelques bâtiments du coin aussi lourdement décorés que protégés sont souvent des hôtels de ventes, où tout produit dont le prix n'est pas strictement fixé par les lois victoriennes peut être rediscuté en permanence. Certains boursiers font fortune en n'achetant que des titres qu'ils revendent ensuite sans jamais vraiment manipuler les marchandises qu'ils traduisent. La plupart s'y ruinent ou vont boursicoter comme on parie sur une course de motos.

Une autre forme de jeu d’argent va bon train sur les plages, où les duels et sports clandestins sont quotidiens. Les maisons et enseignes aux abords de la digue ne sont pas plus sûres étant donné les nombreux attentats et luttes entre gangs ou l'éternelle guerre civile entre les révolutionnaires costarojans et colons eigonians. Les habitants se gardent bien d'afficher ouvertement leur appartenance, en particularité face aux étrangers avec qui il est mal vu de discuter politique. Souvent dans leur propre intérêt. Si vous jouez les touristes, on vous traitera en touriste et votre séjour devrait se dérouler sans encombre.


Atoyacan Lock

Atoyacan couvre le dénivelé de New Eigon, de la mer qui se presse contre le barrage Sorgel au bas de ce barrage, cinquante mètres plus bas, où les falaises sont creusées d’escaliers et de maisons simples et dédiés à la présence armée de la région.

Sorgel exploite la pression de l’eau pour fournir de l’électricité à la ville. Si Replicare est victime d’interférences électromagnétiques rendant quasi impossible le stockage sur batterie, l’apport continu du barrage permet de palier au problème pour la capitale de San Antonia. Vous voilà donc dans la seule ville développée qui n’a pas besoin de technologies d’Archan Capitale pour faire fonctionner lampadaires et engin automobiles. Pourvu que ces dernières tiennent le contact constant avec les nombreux câbles dressés au-dessus des routes et tenus par des poteaux. L’attraction existe dans quelques quartiers privilégiés et en haut du barrage où l’armée voyage facilement avec leurs autos-tamponneuses. On les appelle ainsi à cause des rebords en caoutchouc, pensés pour éviter d’abîmer les rebords du barrage même en cas d’embardée. Et aussi parce que les soldats ont déjà été surpris à se faire des batailles de voiturettes électriques.

L’armée présente n’est pas dissipée pour autant, ni même insouciante. C’est surtout qu’Atoyacan Lock fait partie des seuls quartiers où la guerre civile ne fait pas rage et pour cause : les moyens mis en œuvre pour protéger le barrage sont colossaux.

Les forces de défense de l’île que je vous évoquais en parlant de Triliers Harbor, c’est ici que se trouve leur source. Batteries de canons côtiers, anti-aériens et une flotte sur mer comme dans les airs patrouillent constamment sur le site, en plus des soldats directement envoyé depuis le CAR, les troupes nationales, pour assurer une vigilance neutre dans le conflit armé local.

Le barrage Sorgel est en effet un élément capital de la civilisation victorienne. En plus d’être le fleuron des eigonians rescapés du continent Ouest, qui en ont apporté la technologie, il fournit en énergie toutes les industries de la ville et fait partie du grand projet fédéral de désaliniser la terre de San Antonia. Ce projet prétend même être en mesure de fertiliser celle de Dahikar. L’eau de mer qui traverse le barrage n’est pas changée en eau potable, mais elle est douce et envoyée directement dans la mer intérieure : la Mer chiltique. L’action de Sorgel permit d’augmenter la biodiversité et d’assécher une partie des lacs stériles. Sans le barrage, pas d’énergie, pas d’eau douce, pas de cultures, pas d’influence commerciale. Les Doms et tous les habitants en général sont fiers d’imaginer qu’ils vont permettre, dans un futur pas si lointain, de créer un éden repoussant sans cesse les frontières du désert. Il y est même question d’avoir de quoi produire de la nourriture variée et suffisante à ne plus faire dépendre les victoriens des tablettes nutritives. Personne ne sait jusqu’où le rêve peut se concrétiser. Ce qui est certain, c’est que tout le monde protège le barrage. Il est presque le lien spirituel entre les Doms, le CAR, l’inquisition, et même les costarojans.  

Si l’eau salée s’adoucit en descendant vers le lac, les eaux usées ne sont pas perdues. Des canaux auxiliaires l’évacuent ou permettent à quelques navires de profiter d’un système d’écluses mises en place pour permettre la transition entre la mer micéenne et le lac chiltique. L’opération est très longue et seuls quelques navires peuvent profiter de l’ascenseur chaque jour, mais il a au moins le mérite d’exister.

Atoyacan Lock est une zone interdite. Seuls quelques marchands locaux ont l’autorisation de s’y rendre pour offrir quelques services à l’armée, ainsi que des religieux ou médecins triés sur le volet. Les Doms eux-mêmes n’ont aucun passe-droit ici. Même si Atoyacan Lock appartient officiellement à New Eigon, il est sous contrôle fédéral au moins jusqu’à ce que la guerre civile se termine à San Antonia et que la province réorganise sa sécurité, ce qui est loin de l’envisageable. L’inquisition gère la guerre civile, le CAR gère le barrage.


Chiltic Atentl / Chillport

L’Ouest de New Eigon est un port maritime. De l’autre côté du barrage, plein Sud, naît et s’étend le Lac chiltique. Il doit son nom au quartier de Chiltic Atentl, que les étrangers nomment plus volontiers Chillport.

Chillport se reconnaît aisément à ses nombreux bacs de riziculture qui donnent l’impression de larges marches taillées dans les collines. C’est à peu près littéralement le cas. Plusieurs centrales présentes détournent une partie de l’eau filtrée au barrage pour alimenter les bassins. Le bas plateau étant moins habité que les hauteurs de New Eigon, le monde y est principalement paysan ou amateur de verdure docile. D’autres agriculteurs ont leur terre bien plus loin le long du lac, mais les rizières ont l’avantage de rester dans le périmètre de protection de la ville. Cette sécurité s’étend jusqu’aux quais qui bordent Chiltic Atentl et où les rizières laissent place aux pisciculteurs, pêcheurs divers et surtout les nombreux armateurs.

Les quais de la région sont un terrain fertile pour les constructeurs de navires et bien d’autres projets d’inventeurs en rapport avec le monde marin. On y construit l’ensemble de la flotte destinée à surveiller les eaux de New Eigon, de part et d’autre du barrage, tout comme de nombreuses commandes pour l’exploration des îles de Mice ou de régions inconnues. Pangu aussi construit des bateaux, mais ils restent cantonnés aux basses profondeurs. Du côté de Chillport, on fabrique de quoi braver les tempêtes, les monstres marins et les autres acquéreurs de ces merveilles. Si vous voulez un trois-ponts, c’est ici qu’il sera construit. Bien sûr, les bateaux destinés à demeurer au lac sont de taille limitée.

Si les quais sont relativement sûrs, ils ne le sont que pour les têtes connues et groupes agréés à protéger chaque constructeur. La population de Chillport se mêle difficilement aux citadins en amont et préfèrent faire leurs affaires dans leur coin. La plupart des locaux sont des costarojans ayant accepté la perte de leur côte rouge. En commémoration de ces temps passés, nombre d’entre eux entretiennent des jardins zen faits de sable rouge, une poudre qu’on trouve encore naturellement aux abords de la jungle. Ce n’est pas bien vu des autorités, mais accepté. Mieux vaut entretenir la mémoire que les armes.

Il est certain qu’une part des artisans de Chiltic Atentl aide également les rebelles costarojans, mais les Doms semblent parvenir à éviter tout acte de défiance. Si bien que même l’inquisition ne fasse pas de ce sujet sa priorité. De fait, les productions issues de cette région nourrissent tout le monde et contribuent largement à l’expansion économique de la province. Personne ne veut tuer la poule aux œufs d’or tant qu’elle continue de pondre.

Les maisons de Chillport ne répondent pas au même style que le reste de la ville. Tout est en bois, en bambou ou en paille, sans fioritures ni peintures. La plupart des meubles sont fabriqués sur place et nombre d’habitants ont un fourneau à l’extérieur pour la cuisine ou forger certains objets d’artisanat plus ou moins rudimentaires. Le travail de la fibre végétale pour la vannerie ou la confection de vêtements est assez commun là-bas. Nombre de producteurs de denrées alimentaires troquent toutefois leur récolte contre des tablettes nutritives auprès de marchands archaniens. Cela leur permet de mettre un peu d’argent de côté et se payer quelques affaires modestes ou essayer d’alphabétiser leurs enfants.


Goldenshield

Ceux qui arrivent par les routes terrestres et qui désirent éviter les zones de guerre doivent emprunter la voie du Nord, comme le font les voies ferrées depuis Vall. Goldenshield offrira un décor somptueux fait de bâtiments de pierre ou de stuc, de routes pavées et de couleurs chatoyantes décorant les murs des haciendas, ces maisons à plusieurs étages typiques de la classe dominante. Vous les reconnaîtrez à leurs cours intérieures pourvues de fontaines ou de piscines, à leurs toits de tuiles en argile rouge et aux arcades de colonnes offrant des porches pour chaque bloc entourant l’espace central. Les motifs de ces arches et des petites fenêtres dépend des propriétaires. Ce qui leur est commun, en revanche, c’est le drapeau représentant leur Famille que vous verrez décliné sous sa forme la plus élémentaire, mais aussi dans les tapis et divers mobiliers. Le blanc est la couleur de la neutralité, d’où le fait que beaucoup de Doms feignent la sagesse en n’imposant pas à leurs semblables leurs couleurs. Si un Dom vous offre à boire dans une vaisselle à son coloris, c’est qu’il considère que vous lui appartenez ou qu’il vous est supérieur.

Les maisons d’habitants nantis et privilégiés, mitoyennes et bien plus petites, n’ont pas droit à la même sobriété. Leurs façades, portes et volets sont tous colorés avec des peintures d’un bord à l’autre du spectre chromatique. Cela donne une allure de fête constante, comparable au paradis artificiel de Triliers Harbor. Si ce n’est qu’ici, on vous protège activement, comme si vous étiez hôtes des seigneurs locaux.

Pour qui ne possède pas son pied-à-terre, il est aisé de trouver des hôtels avec palmiers, piscines sur le toit et assez de loisirs dans rues et commerces pour oublier le silence morne de l’hémisphère droit de la cité. On y mange également de la vraie nourriture variée et importée des îles, de Chiltic Atentl ou carrément de la jungle, dont les courageux pourvoyeurs auront été laissés aux portes de ce quartier chic où la bonne tenue n’est pas exigée, si ce n’est celle de son porte-monnaie.

Car tout est cher à Goldenfield. Si le lieu est rêvé pour passer quelques vacances, y vivre constamment n’est accessible qu’aux plus carnassiers des hommes d’affaires. La différence avec Vall, c’est que les gens de la haute société ne jugeront pas vos manières. Que vous soyez un sans bleu ou un roturier qui a réussi, ici ne compte que son poids en sils et nombre de résidents sont bariolés ou affichent des tenues affichant leur statut social avec un goût très douteux.

La sécurité est assurée par des milices locales à qui l’équipement pourrait faire pâlir la plupart des services de police. Les mécahumains y sont les bienvenues, comme les mutants. Les premiers ont leur dose de sang S en échange de leur dévotion et les seconds servent d’instrument de terreur. Contaminer un indésirable et le balancer dans le quartier pauvre ou le livrer aux autorités bien moins souples sur la liberté mutante sont pratique courante. Les autres disparaissent tout simplement. Un contact mercenaire m’a déjà dit que les prisonniers des Doms pouvaient devenir des attractions à usage unique pour des célébrations barbares à peine secrètes, mais j’estime avoir la chance de ne pas en savoir davantage. Toujours est-il que même si l’endroit regorge de criminels, ils se tiennent à carreau. Les crimes sont quasi toujours passionnels ou dus aux substances que la jet-set eigoniane consomme durant les fêtes éternelles.

Si vous vous promenez à Goldenshield sans y résider, vous serez tôt ou tard sous surveillance. Je vous déconseille de tenter de semer ou de molester ceux qui vous filent le train. Ils ne cherchent pas à vous nuire, mais une fuite de votre part sera perçue comme louche et il y a trop d’espions cachés à New Eigon pour que les roitelets s’encombrent de l’impératif des preuves. Si vous désirez vous y dissimuler, faites comme eux. Parez-vous de signes ostentatoires de richesse. Les prédateurs rechignent toujours à mordre les créatures aux couleurs trop vives. Le cas échéant, vous trouverez des juristes et diplomates aptes à négocier un permis officieux de séjour. Ils ont pignon sur rue et vous pouvez partir du principe que quiconque possède une enseigne dans ce quartier est soit extrêmement compétent, soit juste compétent, mais extrêmement corrompu.

L’inquisition évite autant que possible de se mêler des affaires de la région. Ce n’est pas par crainte, ni par contrainte. Tout le monde sait que les Doms sont dangereux, mais ils ne sont pas stupides. Ils s’évertueront à devancer les demandes éventuelles des religieux pour écourter tout rapport avec eux. En échange, l’inquisition leur garantit une paix royale concernant toute affaire externe à la guerre civile. La cohabitation semble fonctionner pour l’instant.


Patawall Warket

Les anciens quartiers du Market et de Patawall ont fusionné en un seul pour devenir Patawall Warket. Cette zone est la plus grande de New Eigon et couver la majeure zone centrale, tout l’Est et une partie du Sud. Ses frontières sont caractérisées par des barricades en maisons détruites et débris divers laissant peu de rues pour y entrer ou en sortir. Toutes sont barrées de herses et de patrouilles d’inquisiteurs usant du feu pour dissuader les locaux de forcer une sortie. Les chars à vapeur ne vous empêcheront pas d’entrer, mais les guerriers sidéralistes en poste vous préviendront : si vous n’avez pas de sang S et revenez sans vous soumettre à un dépistage sanguin total, ils vous arrêteront. Si vous revenez sans vous annoncer, avec une arme en main ou sans lever les mains en l’air, ils vous carboniseront. Les fléaux ne doivent pas s’échapper de la zone de quarantaine.

Avant la guerre, c’était un lieu d’échanges entre Costa Roja et les tribus étrangères. Des nombreuses bâtisses de pierre, de bois ou d’argile, il ne reste que des ruines ou quartiers fantômes. Les croix pullulent sur les portes barricadées après que les premières épidémies aient contaminé la population. Les routes pavées ont été recouvertes de débris et de gadoue. Les couleurs des Doms y sont rares, remplacées par la cendre et la terre. De plus, la plupart des rues ont été emportées dans le conflit bien avant leur ascension et vous verrez, là où les combats n’ont pas occasionné trop de dégâts, un témoignage de ce que Costa Roja était avant de devenir New Eigon. Il y avait moins de couleurs et moins de fioritures, témoignant au passage d’une expansion fulgurante suite à l’exode massif de petites communautés vers la ville. Désormais, ce sont les gangs qui décorent les façades et les pots de peinture sont plus difficiles à trouver que les cadavres.

La maladie a été l’arme principale de cette guerre. Les manifestations ont bien été contenues par la force, mais la précarité et la densité d’une foule voulant assiéger les zones d’accueil des Eigoners ont permis une propagation amplifiée. De nos jours, savoir si les fléaux sont d’origine criminelle ou pure négligence d’une ville en proie à l’autodestruction n’a plus aucune importance, pas plus que de savoir si la source provient des nouveaux colons ou des sécessionnistes. Tout est sale, corrompu ou rouillé. Les fabrications sont de fortune et les rues piégées pour attraper de quoi manger, qu’il soit de son espèce ou non. La vie y circule toujours, mais pour défendre les rares bastions d’humains ou malades suffisamment organisés pour se changer en prédateurs. La vermine pullule sous forme de moustiques, punaises et rats pour les menaces les plus communes, tous véhiculant les maladies connues et bien d’autres à craindre. Il faut être fou, révolutionnaire ou chasseur de trésors pour arpenter les quartiers fétides du Warket.

Seules les patrouilles de l’inquisition ont une ligne de conduite claire, mais mieux vaut les éviter dans cette région. Ils ont droit de vie ou de mort sur quiconque les croise et ne s’embarrassent pas d’éthique s’ils ont des doutes sur les personnes qu’ils capturent. Leur rôle est de ramener l’ordre ou de sauver des objets anciens, pas d’aider les malheureux emprisonnés dans cette zone de quarantaine géante.

Les autres organisations agissent en fonction de leur désir de vivre ou d’accomplir des missions de divers employeurs.

Car les légendes et cartes vantant l’emplacement de richesses insoupçonnées vont bon train, tout comme les tentatives de New Eigon de reconquérir des pâtés de maisons en passant au feu et à la lame tout ce qui jure avec le décor. Les incursions ne font pas dans la dentelle et ne maintiennent jamais longtemps l’ordre rétabli. Il y a trop à faire et peu d’investisseurs pour risquer leurs avoirs dans un conflit qui ne trouve aucune issue. Quand bien même tout serait nettoyé et apaisé, les ossements et monstruosités peuvent ressurgir du sol au moindre coup de pelle.


Respendida

Seul subsiste, au centre de la ville et dans la marrée d’horreur qu’est Patawall Warket, un îlot d’indéfectibles défenseurs de la loi. Le monastère de Costa Roja est tel qu’il a été trouvé lors de l’accueil des réfugiés eigonians à la disparition du continent Ouest sous le Voile. La seule différence est qu’il a changé de propriétaire et abrite désormais l’inquisition du culte victorien sidéraliste

Respendida est un bâtiment magnifique, aux nombreux murs et nombreuses tours pointant vers le ciel de façon presque menaçante. La pierre rouge a intégralement été repeinte en gris et les sculptures recouvertes de feuille d’or. La cour intérieure est semée d’immeubles massifs entièrement en pierre. Les rues y sont propres, étroites et lourdement gardées. Des tabards et drapeaux arborant le blason de l’inquisition et du sidéralisme surlignent l’appartenance de la place-forte qui nargue les fléaux et les gangs de la zone de guerre. L’inquisition a réussi à imposer la décision d’Archan de placer New Eigon sous tutelle grâce à ce haut-fait. Respendida était un bastion des rebelles fièrement défendu. Ils les ont pulvérisés et ont transformé l’endroit en signe d’avertissement pour tous, costarojans comme Doms.

Si la terreur inspirée par les inquisiteurs est voulue et justifiée, il est erroné de penser qu’on n’y abrite que des tourmenteurs, des sadiques et des gens en manque de victimes à enfermer. Certes, il y en a, mais on trouve également des pléthores de templiers, érudits, artistes et artisans. Respendida est naturellement la cible des anciens séparatistes devenus révolutionnaires, mais l’inquisition ne prend en vérité pas parti.

Le but de cette organisation est de détruire les dérives radicales majeures, surveiller les transactions entre les îles et le continent et collecter ou restaurer les œuvres d’art récupérables à New Eigon comme en toute terre sudiste, explorée ou non. Ils font aussi office de garde-fou envers la classe dominante locale qui a tendance à occuper tout espace qui lui est accessible.

Les méthodes de l’inquisition ne donneraient rien si elles n’étaient pas musclées, entre les guildes d’intérêts politiques ou économiques, les hors-la-loi, les malades et les monstres issus de la jungle de San Antonia, il y a finalement moins de place pour la diplomatie que la démonstration de puissance. Cependant, discuter et négocier reste possible. Une part des rations alimentaires est même consacrée au peuple ou aux alliés du culte, tout comme d’éventuelles parts de butins pris aux ennemis. C’est aussi l’unique endroit officiel où se procurer du sang synthétique, nécessaire aux nombreux membres du culte étant mécanisés ou au moins synthétisés pour réduire les risques de maladie dans cette zone nocive.

Pour qui veut en entrer ou en sortir sans escorte conséquente, mieux vaut tenter la voie des airs et ne pas bafouiller au moment de transmettre à la tour de contrôle son code d’identification. Quiconque circule dans le périmètre de Patawall Warket remet sa vie entre les mains de Respendida qui en disposera à son bon-vouloir, dans les limites de la Constitution victorienne. En cas d’ultime recours, le CAR est là pour appuyer l’inquisition, mais cela n’arriverait que si les sidéralistes en venaient à abandonner l’espoir de mettre fin à la guerre de manière douce. Sans Respendida et ses nouveaux occupants, Archan ne perdrait plus de temps et de ressources à tenter de restaurer l’endroit. Et ça, même les costarojans doivent le comprendre car peu d’inquisiteurs se font attaquer. Quand cela arrive, ce n’est jamais revendiqué par les rebelles, mais imputé à des groupes isolés.

Selon certaines rumeurs, le rêve ultime de Respendida serait peut-être de devenir le nouveau royaume de New Eigon et de mettre au pas Doms et costarojans. Je n’aimerais pas être à leur place, car, même s’ils font mine d’être soumis aux décisions nationales, les Doms agissent avant tout pour eux-mêmes et personne ne connaît leur puissance réelle. Le jour où ils se sentiront réellement menacés par Respendida, la guerre ne sera plus civile mais totale.

Merci d’avoir suivi cette visite. J’espère vous avoir donné un point de vue suffisamment neutre et factuel de la situation de New Eigon. La guerre n’y est pas une case obligée de votre visite, néanmoins, elle accompagne l’esprit de tous les locaux. Profitez de votre séjour si vous vous y rendez et courage à vous si vous y résidez.

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